La fin promise de l’hépatite C en France en 2015 relève-t-elle du slogan ou peut-elle devenir une réalité ? Les recos de l’Afef (Association française pour l’étude du foie) pour atteindre cet objectif opèrent un tournant majeur. Le virage ambulatoire devient désormais concret avec l’autorisation donnée à tous les médecins, y compris généralistes de prescrire un traitement contre l’hépatite C. La maladie sort du CHU. Elle sera traitée dans les cas simples en ville. Deux schémas de traitement ont donc été retenus en l’absence de complications. Le médecin optera soit pour Epclusa®1 comprimé par jour pendant 12 semaines, soit pour Marivet® 3 comprimés par jour en une prise avec de la nourriture pendant 8 semaines. Ces médicaments devront être disponibles dans toutes les pharmacies. La France va-t-elle rejoindre rapidement l’Allemagne et l’Australie qui ont élargi le champ des prescripteurs ? « Le bénéfice dans ces pays a été très rapide avec un accroissement très significatif des initiations de traitements. Un article publié dans Annals of internals medicine démontre des taux de guérison comparables quel que soit le médecin prescripteur, généraliste ou spécialiste », commente le Pr Christophe Bureau (Chu de Toulouse).
Élimination virale, un objectif réaliste
Mais pourquoi parle-t-on désormais d’élimination virale ? « Pas seulement parce que c’est un objectif de l’OMS. Mais parce que c’est devenu possible », précise le Pr Christophe Bureau. Le VIH, la tuberculose, le paludisme sont les principaux facteurs de mortalité par cause infectieuse chronique suivie par les hépatites virales. Survient un retournement dans les années 2015-2016. Les hépatites virales deviennent la première cause de mortalité infectieuse. Alors qu’il y a quinze ans, l’élimination virale était impossible, cet objectif paraît réaliste grâce à des méthodes diagnostiques simples. Le dépistage de l’hépatite C se pratique par un simple prélèvement sanguin. Il doit être réalisé au moins une fois dans sa vie. Et être combiné avec celui de l’hépatite B et de l’infection à VIH. L’Afef demande le remboursement à 100 % de tous les tests de dépistage, y compris des Trods (test rapide d’orientation diagnostique). La maladie peut ensuite être caractérisée par des marqueurs non invasifs. Enfin, des traitements courts, très efficaces, bien tolérés ont été mis sur le marché. Toutes les conditions sont donc réunies.
Volonté politique absente
Manque encore à ce jour la volonté politique. Les deux moyens pour atteindre l’élimination virale, un dépistage général et un traitement prescrit pour tous les patients atteints exigent une mobilisation de tous les médecins et pas seulement des hépatologues des grands centres hospitaliers. « Neuf pays dans le monde ont un plan national d’élimination virale. Nous n’en avons pas en France. Nous incitons les tutelles à lever les obstacles réglementaires comme la levée de l’AMM européenne qui interdit aux non-spécialistes de prescrire ces spécialités », demande le Pr Christophe Bureau. La balle là encore est dans le camp des pouvoirs publics.
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