Annoncée en janvier dernier, la mesure est désormais effective : la primo prescription d’isotrétinoïne sera désormais réservée aux dermatologues. Seul le renouvellement pourra être asuré par tout médecin.
Ce sont deux études récentes de l’Assurance Maladie qui ont allumé la mèche en mettant en évidence un respect insuffisant des conditions de prescription et de délivrance. La première, menée entre 2007 et 2013, a montré un non-respect de la prescription d’isotrétinoïne orale en 2ème intention dans 1 cas sur 2, c’est à dire après une antibiothérapie systémique et un traitement topique. Les données montrent que le bon usage était plus fréquent lorsque l’initiation était effectuée par un dermatologue (40,1% vs 24,8% chez le médecin généraliste).
Une seconde étude réalisée sur la même période ne retrouve pas de test de grossesse à l’instauration du traitement, dans 1 cas sur 3, comme le prévoit l’Amm. 68% des patientes n’ont pas réalisé les tests mensuels prévus tout au long du protocole thérapeutique et aucun test n’a été réalisé chez 86% d’entre elles à l’arrêt du traitement. Par ailleurs, les enquêtes de pharmacovigilance entre 1987 et 2013 ont retrouvé 748 grossesses déclarées chez des patientes ayant pris de l’isotrétinoïne, dont 430 interrompues et 11 ayant conduit à des naissances avec des malformations.
Au vu de ces conclusions, l’ANSM vient donc de serrer la vis sur les conditions de prescription et de délivrance de l’isotrétinoïne orale (Acnetrait®, Contracné®, Curacné® et Procuta®) et de muscler les mesures de minimisation des risques en préparant, d’ici à la fin de l’année, toute une série de documents d’informations et d’échanges censés sensibiliser et engager praticiens et patients dans le respect des conditions de prescription et de suivi.
Le guide du médecin pour la prescription comprendra de nouveaux outils : un courrier de liaison entre le dermatologue et le médecin traitant pour l’informer de la mise sous traitement du patient et lui rappeler les règles de bon usage (surveillance clinique et biologique) ; pour les femmes en âge de procréer, ce courrier rappellera la nécessité d’utiliser une contraception efficace. Un outil d’aide au dialogue entre le prescripteur et le patient concernant le risque potentiel de troubles psychiatriques sera développé.
Les pharmaciens d’officine sont également concernés et recevront une fiche spécifique. Bien entendu, les patients ne seront pas en reste et se verront délivrer une brochure. Une attention particulière est portée au genre féminin puisque les jeunes femmes sous isotrétinoïne auront en plus un carnet-patiente, un formulaire d’accord de soins et de contraception et des informations sur la contraception.
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