Les Corevih fêtent leur dixième anniversaire. Quel bilan peut-on dresser ?
Les Corevih sont des structures engagées dans la coordination des actions menées contre le VIH permettant de développer des projets qui participent à l'amélioration de la qualité de la prise en charge. Ce dixième anniversaire réunira les acteurs clés de la prise en charge et contribuera à mettre en avant les actions qui se sont révélées les plus bénéfiques pour les patients. Si nous en sommes là aujourd'hui, c'est grâce à l'investissement de tous les acteurs engagés pour faire évoluer la situation. Cette forte implication est spécifique de la lutte contre le VIH.
Le nombre de nouvelles contaminations reste stable. Que faudrait-il faire pour enfin réduire ce chiffre ?
L'enjeu serait de mener des actions communes avec tous les acteurs impliqués dans la lutte contre le VIH, depuis les autorités de santé jusqu'aux associations de patients sans oublier bien sûr les laboratoires pharmaceutiques. Cela aurait peut-être plus d'impact qu'une campagne isolée.
Outre les dix ans des Corevih, ViiV Healthcare souffle aussi ses dix bougies.
Depuis notre création, nous sommes entièrement dédiés à la lutte contre le VIH avec l'objectif de mettre sur le marché des produits innovants. ViiV Healthcare est né d'une joint-venture entre GSK et Pfizer. Le laboratoire japonais Shionogi a rejoint ViiV Healthcare en 2012. Nous sommes aujourd'hui un laboratoire indépendant avec des centres de recherche au Royaume-Uni (Brentford à Londres) et aux États-Unis (Branford dans le Connecticut aux Etats-Unis) et le Recherche Triangle Park (RTP) en Caroline du Nord. Le premier chapitre de l'histoire de ViiV Healthcare a été écrit avec la découverte de l'AZT. C'était en 1987. La mise sur le marché du dolutegravir en 2014 présent dans Tivicay et Triumeq est un autre moment clé dans notre jeune histoire. Nous avons intégré en 2016 la gamme de produits développés dans le VIH par BMS ainsi que leurs projets de recherche. Nous sommes des découvreurs de nouvelles molécules. Mais nous initions aussi des partenariats avec d'autres laboratoires. Notre produit le plus récent, Juluca, a été lancé il y a trois mois. C'est la première et seule bithérapie disponible ayant son autorisation de mise sur le marché à ce jour. Une nouvelle bithérapie associant du dolutégravir (Tivicay) et de la lamivudine sera lancée cette année. L’an prochain, sous réserve de l’approbation des autorités compétentes, une association fixe dolutégravir+lamivudine sera mise sur le marché. Enfin, des études de phase III ont démontré l'efficacité d'une injection mensuelle comparée à une administration orale quotidienne dans le traitement du VIH.
Quel est le chiffre d’affaires de ViiV Healthcare ?
Il s'élève à 307 millions d'euros, en progression de 0,8 %. Nous ne nous attendons pas à une forte croissance dans les prochaines années. En effet le prix de nos nouveaux produits est inférieur à celui des anciens médicaments. Ce n'est pas une tendance spécifique à la France. Elle est en effet retrouvée sur les autres marchés. La croissance en volume ne se reflète pas sur le chiffre d'affaires.
C'est là une autre spécificité de la lutte contre le VIH.
Nous avons la volonté de ne laisser aucun patient sans traitement, y compris dans les pays à revenus faibles ou intermédiaires. Nous avons ainsi mis gratuitement à disposition les brevets de nos nouveaux produits à 17 génériqueurs. Cette exigence concerne aussi les enfants. Ainsi, nous avons signé des accords avec des pays où résident la plupart (99%) des enfants infectés par le VIH.
L'objectif défini par Onusida de 90 % des patients dépistés, sous traitement et dont la charge virale serait indétectable à l'horizon 2020 est-il réaliste ?
Pour relever ce défi, nous sommes investis dans un grand nombre d'actions institutionnelles. Mais au-delà de ces trois objectifs ambitieux que vous venez de rappeler, n'y aurait-il pas un quatrième enjeu qui serait la qualité de vie des patients ? Désormais l'espérance de vie des patients traités est égale à celle de la population générale. D'où l'émergence de nouvelles problématiques liées au vieillissement et à la qualité de vie. Nous devons y répondre.
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