Y a-t-il une différence entre un princeps, son générique, un co-marketing ou un générique sans princeps, pour une même DCI, à cinétique d’absorption calculée identique à partir des EAN ou non utilisés, sans oublier qu’un repas variable doit être considéré comme un excipient fixe à part entière ? Il existe trois réponses. Celle des scientifiques, celle des politiques, celle des utilisateurs.
La vérité des scientifiques se base sur les mathématiques, mais il est plus facile de prévoir exactement le point d’arrivée d’une fusée sur Mars que de prévoir l’efficacité d’un médicament sur un individu tiré au sort à l’avance. La vérité scientifique sur les médicaments est qu’elle s’applique non pas à un seul Mars, mais à l’étude d’une population, donc à une courbe de Gauss, et que l’on obtient seulement une vérité « gaussienne », qui devient une vérité tronquée « d’efficacité », après avoir gommé les deux extrémités qui gênent, ou plus exactement qui empêcheraient de prendre des décisions.
La vérité des politiques s’appuie donc sur cette vérité scientifique « tronquée ». Mais plus on rajoute de couches pédagogiques, plus il est difficile de manipuler la suite logique « prémisses – démonstration - vérité ». Chacun sait qu’avec l’axiomatique mathématique on a : si A = B alors B = A, ce qui n’est plus vrai dans l’axiomatique des politiques français. On nous dit : un générique = un princeps, mais en prescription un princeps ≠ un générique, la pénalité appliquée prouve cette axiomatique particulière, ignominie que madame Merkel n’inflige pas à vivre aux Allemands. Les politiques français du XXIe siècle nous dirons qu’à l’inverse des Allemands, ils ont déjà intégré les données de la physique quantique qui affirme la superposition des états opposés ; à condition qu’il n’y ait pas d’observateur pour vérifier, mais c’est oublier que nous sommes tous des Orphée à la recherche de son Eurydice. Plus prosaïquement, dans la suite logique « prémisses – démonstration - vérité », si le stade final est faux, c’est que soit les prémisses, soit la démonstration, ou les deux sont faux. Par respect de la fonction politique, les veaux que nous sommes, plein de bon sens terrien, déduisent du fait que s’il vaut mieux consommer un générique, c’est que ce n’est pas tout à fait la même chose qu’un princeps ; et le choix décisionnel entre les deux possibilités a une motivation aggravée par le fait que nous vivons au pays de l’Egalité constitutionnelle qui milite pour un revenu identique pour tous, à service fourni égal.
Les utilisateurs, sans tout comprendre, ont, dans le secret, le plus grand souhait, mais aussi la très grande capacité d’imiter ceux qui les dirigent quand ils en obtiennent les moyens. David contre Goliath. Si les veaux ont bien compris la superposition quantique, ils ont aussi bien compris que sa traduction avec l’axiomatique politique menait tout droit à la post-vérité des politiques. Qui ne se souvient pas de la maîtrise médicalisée avec comme argument « le juste soin au juste coût » pour démontrer qu’il ne s’agissait pas d’une maîtrise comptable ? Le souhait peut enfin devenir réalité, les utilisateurs ont bien compris qu’une vérité « gaussienne » ne s’appliquait pas au particulier, et que les réseaux sociaux leur permettaient de constituer rapidement une nouvelle population gaussienne, celle des extrémités, la leur, pas celle utilisée par les politiques.
La bonne réponse sera apportée par l’épreuve de vérité face à la justice indépendante, où les deux parties viendront opposer dans un combat, chacun leurs arguments pour faire gagner leur vérité gaussienne ; échantillon de 200 volontaires en bonne santé suivis sur 72 heures après une seule dose consommée, contre un échantillon de 15 000 non volontaires en défaut de santé sur plusieurs mois de consommation. On demandera donc à la justice de vérifier la véracité de la célèbre équation quantique e = mc², que les politiques ont traduit en langage vulgaire pour être plus compréhensible par les veaux. En tant qu’observateur venant rompre la dualité quantique, la justice devra choisir. Soit le E de la partie gauche de l’équation que les seconds ont traduit par Entourloupe de la post-vérité ; soit le mc² de la partie gauche que les premiers ont traduit par masse de la connerie humaine au carré et qui justifie la réalité de leur action politique. Tout cela, après que ces derniers se soient mis à dos les prescripteurs avec des mesures coercitives en prescription, et les patients qui voulaient seulement garder en consommation leur liberté de choix inscrite dans leur constitution.
Mais chacun sait que l’issue repose sur l’intime conviction qui n’est autre qu’une opinion érigée en vérité… quel qu’en soit le coût. Avec ce dernier terme, on se retrouve à la case départ, en plein cœur de la seule différence voulue par les politiques au niveau « princeps – générique ». On apprendra alors, ce que tout le monde sait depuis 1945, que le maniement politique de l’équation quantique est très explosif et provoque beaucoup de dégâts.
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