Un Français sur quatre a déjà été confronté à une pénurie de vaccins ou médicaments. C’est ce qui ressort de l’enquête menée pour France Assos santé qui en dévoile les résultats ce matin, réclamant l’action des pouvoirs publics et des autorités de régulation pour venir à bout du problème. C’est loin d’être la première fois qu'un tel sujet est mis sur la place publique. Se trouvant elle-même de plus en plus fréquemment saisie de signalements, l’Union nationale des associations agréées d’usagers du système de santé a voulu l’objectiver, au-delà des chiffres officiels, en questionnant directement les patients pour en mesurer l’impact.
56 % des Français s'estiment mal informés
L’enquête confiée à l’institut BVA, a été menée sur un échantillon représentatif de la population française. 955 personnes ont répondu aux questions qui leur ont été posées par téléphone entre le 20 novembre et le 1er décembre 2018. D’entrée de jeu, plus de la moitié des interrogés (56 %) se disent mal informés des pénuries de médicaments ou vaccins lorsqu’elles surviennent. Y compris ceux qui souffrent d’une affection de longue durée (ALD), dont 49 % seulement reconnaissent être plutôt bien informés lorsque cela se produit. Lorsque ceux qui se disent « informés » l’apprennent, c’est en premier lieu du pharmacien (34 % tous patients confondus, 40 % pour les patients en ALD), soit au moment d’acheter le médicament ou vaccin qui leur a été prescrit. Le médecin vient en deuxième position, même chez les patients suivis pour une affection de longue durée (25 %).
Les vaccins en tête de liste
Les vaccins reviennent inévitablement en tête de produits en rupture les plus cités, dans un cas sur trois. Juste derrière et tout aussi problématique, les antihypertenseurs (18 %), en butte à des retraits de lots depuis cet été, ainsi que les traitements contre les maladies neurologiques (17 %). 6 % des personnes interrogées souffrant d’une ALD ont également cité des anticancéreux.
Le pharmacien n’est pas toujours en mesure de proposer un autre traitement : 38 % des cas (42 % en ALD) seulement ont ainsi pu être « résolus ». Une fois sur quatre, le malade est allé lui-même chercher le produit manquant chez son pharmacien habituel dans une autre officine. Les patients informent-ils toujours leur médecin de l’impossibilité de se faire délivrer le médicament prescrit ? L’enquête ne le dit pas, mais le praticien n’est intervenu pour modifier son ordonnance que dans 18 % (14 % en ALD) des cas.
5 % des patients en ALD ont dû être hospitalisés
Mais il y a plus alarmant, souligne France Assos Santé. Outre que la pénurie est inévitablement vécue comme anxiogène par les patients (21 %), 45 % des personnes qui y ont été confrontées indiquent avoir été obligées de reporter leur traitement, de le modifier, voire d’y renoncer complètement. Non sans conséquences : 14 % (12 % en ALD) des répondants soulignent une augmentation de leurs symptômes, 4 % (8 % en ALD) que ce manque a provoqué des erreurs dans la prise des médicaments prescrits en substitution de la spécialité manquante. 5 % des patients en ALD indiquent que la pénurie subie les a carrément conduits à une hospitalisation.
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce
La prescription d’antibiotiques en ville se stabilise
Le Parlement adopte une loi sur le repérage des troubles du neurodéveloppement
Chirurgie : les protocoles de lutte contre l’antibiorésistance restent mal appliqués, regrette l’Académie