Qui aime bien châtie bien ? Une récente étude qui a mis à contribution quelques 2 871 médecins, généralistes et spécialistes de ville et praticiens hospitaliers montre que les premiers demeurent, de loin, les plus concernés par la visite médicale, mais que ce sont aussi les plus sévères sur son contenu. Selon l’étude, un généraliste reçoit en moyenne 12,3 visiteurs médicaux par mois, plus de 5 courriers et près de 4 e-mails de l’industrie. Dans le même temps, le médecin de famille se connecterait 1,3 fois en moyenne au site internet de laboratoires, mais ne serait encore concerné qu’à la marge par les visites médicales par téléphone (0,3) ou par internet (0,3).
L’enquête, que l’Association pour la qualité de la visite médicale (AQIM) a rendu publique mardi montre qu’en dépit de la fonte des effectifs de VM, la visite médicale traditionnelle demeure donc le principal mode de contact entre les médecins généralistes et l’industrie, qui reçoivent trois fois plus de délégués médicaux que leurs confrères des autres spécialités en ville et que les PH. Chez les 1200 généralistes sondés, la VM se classerait devant les échanges entre confrères (4,5 fois par mois en moyenne) ou la FMC en ligne (2,3) comme source d’information sur le médicament. Et loin devant les congrès (0,7 fois par mois en moyenne). "Les médecins généralistes se déplacent beaucoup moins que leurs confrères en congrès et le compensent peu par le suivi de congrès sur internet", commente le Dr Bruno Laguillon, auteur de l’étude pour l’AQIM.
A l’inverse, pour s’informer sur le médicament, les généralistes paraissent raffoler des connections sur des compilations électroniques de type Vidal en ligne, qui seraient consultées 21 fois par mois en moyenne, soit plus de deux fois plus que chez le spécialiste de ville ou hospitalier. Pour les informations de nature thérapeutique, la presse médicale généraliste tire aussi assez bien son épingle du jeu : 7,7 connections par mois sur ces sujets dans sa version en ligne, déclarent les généralistes sondés et 7,4 recherches mensuelles sur le médicament dans la version papier.
La VM ? Oui, mais plus volontiers au cabinet qu’au téléphone
Cette enquête inédite de l’Aqim montre aussi que, toutes spécialistés ou modes d’exercice confondus, les médecins semblent assez satisfaits des informations sur le médicament en provenance de l’industrie. Signe des temps sans doute, ce sont les lettres de l’industrie concernant la pharmacovigilance qui sont perçues comme les vecteurs les plus utiles, jugées de bonne qualité par plus de 90% des praticiens. En regard, la VM en face à face recueille 70% des suffrages, mais quand elle se déroule à distance elle tombe à une petite minorité de satisfaits.
Sur la VM en face à face, les médecins paraissent aussi globalement satisfaits. Sur les items efficacité du produit, informations sur les conditions de prescription, le taux de satisfaits dépasse les 65%. Le pourcentage reste positif (›50%), mais un peu plus bas quand le VM aborde effets secondaires et pharmacovigilance. Mais la surprise de cette étude est la plus grande sévérité des généralistes par rapport à leurs confrères, que l’on retrouve sur presque tous les items. Même si sur la plupart de ses aspects, les généralistes donnent la moyenne au VM qu’ils ont en face d’eux.
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