Alors qu’en mai dernier le patron de l’Assurance maladie annonçait un programme de contrôle du « non substituable » sur les ordonnances des médecins et qu’un très récent rapport de l’Ansm sur l’analyse des ventes de médicaments en 2013 indiquait que les génériques représentent plus de 30% du marché en quantité et 15% en valeur, l’étude qui vient de paraître dans la revue Encéphale sur les raisons de la défiance des patients à l’égard des génériques prend un relief particulier.
Une équipe de cliniciens de l’hôpital Avicenne (Bobigny) s’est intéressée aux motifs qui poussent les patients à se détourner des génériques. La défiance des malades ne peut selon eux « être analysée avec pertinence sans considérer ce que les patients savent réellement des médicaments génériques, en particulier de leur raison d’être et de leurs prescripteurs ».
Ainsi, trois questions ont été posées à 272 patients au premier trimestre 2013. Connaissent-ils les médicaments génériques ? Savent-ils à quoi ils sont destinés? Qui peut les prescrire ? 75% des sujets ont été interrogés en consultation de médecine générale, 14% en médecine générale d’urgence et 9% en médecine d’urgence extrahospitalière (SAMU). En moyenne les patients étaient âgés de 67 ans – soit la tranche d’âge qui consomme 40% des médicaments de ville -, et ils étaient de sexe féminin dans 63% des cas, masculin dans 37% des cas.
Si l’immense majorité des sujets interrogés (94%) ont déclaré connaître les génériques, ils ne sont pas aussi nombreux à savoir pourquoi ils sont prescrits et ils le sont encore moins à savoir qui les prescrit. En effet, 23% des sujets interrogés ignorent que les génériques sont destinés à faire des économies de santé et 4% patients sont persuadés qu’ils ne servent à rien ! Six sujets sur 10 déclarent que les génériques leurs sont délivrés à l’initiative du pharmacie, un peu moins de la moitié (46%) sur prescription de leur médecin. Mais 8% ne le savait pas. Mais ils sont quand même 10% à le réclamer eux mêmes au pharmacien.
S’il apparaît « que les patients ont globalement une connaissance avancée des principes de recours aux médicaments génériques », un quart d’entre eux ignore encore à quoi ils sont destinés et 20% à l’initiative de qui ils ont prescrits. « Ces taux sont voisins du taux actuel de non substitution », observent les auteurs qui du coup mettent en avant « l’ignorance des patients » pour expliquer la défiance des Français à l’égard des médicaments génériques.
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