Faut-il y voir un regain d'adhésion vis-à-vis de la vaccination antigrippale ? Alors que la campagne 2018-2019 court en théorie jusqu'au 31 janvier, sur le terrain, l’approvisionnement des pharmacies est sous haute tension depuis le début décembre et certaines officines sont désormais en rupture de stocks. « La plupart des vaccins antigrippaux disponibles pour la saison ont déjà été délivrés aux patients », confirme la DGS interrogée par le Généraliste.
Une demande en hausse
Plus que d’un problème de fabrication, cette pénurie témoignerait surtout d’une forte augmentation de la demande. Campagnes d’information, signature d’une charte d’engagement des professionnels de santé mais aussi simplification du parcours vaccinal : « il est probable que les mesures mises en place cette année pour favoriser la vaccination aient contribué à un plus grand recours à la vaccination à cette date », décrypte la DGS. Le ressenti négatif de l’épidémie de l’an dernier qui a duré plus de 4 mois a aussi certainement participé à remobiliser les Français autour de cette vaccination.
Si la couverture vaccinale ne pourra être estimée qu’à l’issue de la campagne, les premières données disponibles vont dans ce sens. « À ce jour, le nombre de personnes pour lesquelles la vaccination est recommandée et qui en ont bénéficié a dépassé le nombre de celles vaccinées au cours de toute la saison dernière », indique la DGS. Paradoxalement, ces ruptures de stocks pourraient donc être plutôt une bonne nouvelle !
Cette évolution favorable avait d’ailleurs été anticipée puisque 10 % de doses supplémentaires de vaccins ont été commandées et mises sur le marché par rapport à l’année dernière. Mais il semble que cela n’ait pas suffi.
Priorité aux personnes à risque
Face à cette situation, « les autorités sanitaires se sont rapprochées des laboratoires et étudient actuellement la possibilité de remobiliser de nouvelles doses de vaccins pour le marché français ».
Par ailleurs, les pharmacies qui ont encore des stocks doivent les réserver aux personnes qui font l’objet de recommandations vaccinales, c’est-à-dire celles munies d’un bon de prise en charge envoyé par l’Assurance Maladie ou remis par un professionnel de santé (médecin, sage-femme, pharmacien.)
En revanche, la fabrication d’un vaccin contre la grippe nécessitant au moins 4 mois, aucune nouvelle production n’est prévue.
Inquiétudes sur la ROSP
Au-delà des conséquences potentielles de cette pénurie pour les personnes à risque n'étant pas encore vaccinées, la FMF s'inquiète de ses répercussions potentielles sur la ROSP. Deux items sont liés à la vaccination antigrippale rappelle le syndicat qui demande donc « que les médecins bénéficient pour cette année du taux maximum de réussite pour ces deux indicateurs et demande une renégociation des indicateurs pour coller à la réalité du terrain et non plus aux élucubrations technocratiques ».
La ministre de la Santé a annoncé lundi soir sur BFM-TV que de nouveaux vaccins seraient « mis à disposition dans les jours qui viennent » en France. « Nous allons recommander des vaccins, a-t-elle déclaré. J'essaie d'avoir les stocks le plus rapidement possible, donc je ferai des annonces dès qu'il y aura des nouveaux stocks qui seront mis à disposition. »
Article mis à jour le 18/12/2018 à 13h
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