Les services de santé dans le monde n'agissent pas suffisamment contre le mauvais usage des antibiotiques ce qui conforte la résistance aux médicaments, s'émeut ce mercredi un rapport de l'OMS. Dans sa première étude sur la réponse des pays au problème de la résistance antimicrobienne, l'Organisation mondiale de la santé souligne des "écarts majeurs" dans les six régions du monde. "Tous les types de microbes, y compris de nombreux virus et parasites deviennent résistants aux médicaments", explique le docteur Keiji Fukuda, assistant au Directeur général pour la sécurité de santé, exprimant une préoccupation particulière face à des "bactéries qui deviennent de moins en moins traitables avec les antibiotiques disponibles". "Des infections communes et des blessures légères, qui sont traitées depuis des décennies, peuvent à nouveau tuer", a averti Charles Penn, coordinateur de l'OMS pour la résistance antimicrobienne dans une conférence de presse à Genève. "Nous allons perdre la capacité à traiter des maladies sérieuses, comme les infections sanguines, la pneumonie, la tuberculose, la malaria, le HIV. Et les bénéfices de traitements médicaux avancés, comme la chimiothérapie pour le cancer et pour les chirurgies lourdes, deviendront aussi plus risqués et pourraient bien être perdus", a-t-il dit.
L'OMS avait lancé l'année dernière un avertissement sur la question, estimant qu'on s'acheminait vers une "époque post-antibiotiques" où on pourrait mourir d'infections banales. L'organisation a depuis mené cette étude portant sur 133 pays et leur réponse à la résistance aux médicaments antimicrobiens pour traiter la pneumonie, la tuberculose, la malaria et le virus HIV. D’après les résultats de cette étude, seuls 34 des 133 pays ont mis en place une politique pour lutter contre la résistance aux antibiotiques. 60 n’ont pas répondu, dont la Chine et les Etats-Unis.
Selon le document, un des problèmes est la vente libre des antibiotiques sans ordonnance qui reste très répandue dans le monde. Un second : la contrefaçon et les médicaments de mauvaise qualité, en particulier ceux qui ne contiennent pas la quantité suffisante d'ingrédients actifs. Enfin, selon le rapport, de nombreux pays n'ont pas publié de protocole de traitement, ce qui conduit à un usage excessif de médicaments par les médecins et le public.
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