Les pénuries de médicaments sont devenues monnaie courante ces dernières années (relire notre dossier). Au point que le gouvernement a annoncé à l'automne dernier que les industriels auraient dorénavant obligation de constituer des stocks pouvant aller jusqu'à quatre mois, sous peine de sanctions financières. Mais le décret devant permettre l'application de cette mesure n'est toujours pas paru.
En dépit des assurances des pouvoirs publics, la situation ne s'est pas améliorée ces derniers mois avec le contexte de crise sanitaire, bien au contraire. À tel point que les associations de patients et d’usagers du système de santé représentées par France Assos Santé, lancent une nouvelle alerte. Jeudi, l'organisation a appelé le gouvernement à prendre des « mesures concrètes pour lutter contre d’intolérables pénuries de médicaments et de vaccins ».
France Assos Santé pointe les occasions manquées par les pouvoirs publics, notamment une récente proposition de loi visant à créer un pôle public du médicament vidée de sa substance fin mai, lors des discussions en Commission à l’Assemblée nationale. Cette proposition prévoyait notamment d’assurer une production publique de médicaments et l’alimentation d’une réserve stratégique de médicaments essentiels.
Trop de rapports, pas assez d'actes
« À l’issue des débats, ces principales dispositions ont été remplacées par deux propositions de rapports », déplore France Assos Santé selon qui, « si les textes s’accumulent, les médicaments manquent toujours à l’appel ».
Malgré les engagements politiques, la situation ne s'améliore pas et le sujet fait l'objet de plusieurs rapports comme celui confié à Jacques Biot par Matignon en septembre 2019 et qui, achevé en février, n'a toujours pas été rendu public.
L'association souligne l'urgence à agir et rappelle que « les pénuries de médicaments et de vaccins constituent une perte de chance pour les patients ». « Il est maintenant temps de passer des paroles aux actes », conclut France Assos Santé. L'association demande que les industriels soient réellement tenus de créer des stocks de sécurité et que les principes d’une « production alternative » et d’une « réserve stratégique » puissent être discutées et adoptées prochainement au Parlement européen.
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