L’essai clinique de phase 3 endTB-Q, étudiant un schéma thérapeutique court dans le traitement de la tuberculose multirésistante, s’est clôturé et dévoile des résultats préliminaires prometteurs. Cofinancé par Médecins sans frontières, Unitaid et Partners in Health, l’essai a comparé le traitement standard pendant 18 à 24 mois (individualisé, pouvant contenir bédaquiline, délamanide, linézolide, clofazimine ou l’ensemble de ces molécules) à un nouveau schéma fixe, plus court, associant bédaquiline, clofazimine, délamanide, et linézolide (BCDL) pendant 6 ou 9 mois selon la sévérité de la maladie.
L’essai a été exclusivement mené auprès de patients avec une forme de tuberculose particulièrement difficile à soigner : la tuberculose pré-ultrarésistante. Elle est insensible aux antituberculeux les plus efficaces (rifampicine et fluoroquinolones).
« Les essais précédant endTB-Q avaient démontré que des traitements plus courts pouvaient être efficaces chez les personnes atteintes de tuberculose difficile à soigner », a déclaré la Dr Carole Mitnick, directrice de recherche Partners in Health du projet endTB et co-investigatrice principale de l’étude, dans un communiqué du consortium endTB. Ici, la force de l’essai mené, en portant exclusivement sur des personnes atteintes de tuberculose pré-ultrarésistante, est qu’il « révèle des risques importants lorsque le traitement ne peut reposer sur une fluoroquinolone, des risques qui ont pu être auparavant sous-estimés », explique la chercheuse.
Un schéma efficace pour les formes non sévères
Les résultats ont démontré que le traitement BCDL court a produit de bons résultats avec 87 % de guérison, une valeur légèrement inférieure aux 89 % du traitement standard. Dans les formes non sévères de la tuberculose, pour les patients traités durant six mois et ceux prolongés jusqu’à neuf mois en cas de réponse tardive, la guérison était de 93 %. Néanmoins, chez les patients avec une tuberculose sévère au début du schéma thérapeutique, les neuf mois n’ont pas suffi à prévenir les rechutes par rapport au traitement standard.
« Ces nouvelles données montrent que le schéma BCDL court pourrait être bien adapté aux personnes atteintes d'une tuberculose non sévère, mais plus risqué pour les personnes atteintes d'une forme sévère », conclut le Dr Lorenzo Guglielmetti, directeur MSF du projet endTB et co-investigateur principal de l'essai. Et la Dr Mitnick de rappeler : « Quel que soit le schéma thérapeutique, un soutien solide au traitement et une gestion attentive des effets secondaires restent essentiels à sa réussite. »
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