Au début du mois de février l’ANSM annonçait de nouvelles pénuries de vaccins touchant cette fois-ci les vaccins anti-hépatite B de l’adulte (vaccin Engerix B 20 µg, HBVaxpro 10µg et HBVaxpro 40 µg). Un mois plus tard le Haut conseil de la santé publique (HCSP) propose plusieurs pistes pour tenter de contourner le problème en attendant des jours meilleurs…
Populations prioritaires
Dans un avis publié ce jour, les experts du HCSP définissent ainsi les populations à vacciner en priorité « en fonction de l’importance de leur exposition au risque ». Il s'agit notamment « des personnes qui dans le cadre de leur exercice professionnel sont soumises à l’obligation vaccinale, professionnels de santé notamment ».
Alternatives
Le HCSP se penche également sur les alternatives possibles et demande « de reconsidérer l’utilisation des différents vaccins disponibles ».
Alors que depuis 2006, l’utilisation du vaccin HBVAXPRO® 5 µg/ml avait été écartée pour l’immunisation active des nouveau-nés de mères porteuses du virus de l’hépatite B (suite à des doutes sur son potentiel immunogène dans cette population), le HCSP le réhabilite dans cette indication en s’appuyant sur des données récentes.
Pour les personnes dialysées (ou pré-dialysées) ou en attente de greffe, le HCSP demande, la mise à disposition effective des vaccins indiqués chez les insuffisants rénaux, soit HBVAXPRO® 40 µg, mais aussi FENDRIX B® 20 µg. Ce vaccin « possède une AMM européenne centralisée mais n’est pas commercialisé en France pour le moment ».
Le HCSP ne recommande pas en revanche l’utilisation de deux doses de vaccin Engerix B10® pour vacciner les adultes, faute d’AMM dans cette population.
Economies de doses
Enfin, dans le contexte de la vaccination obligatoire en milieu professionnel, le Haut conseil propose plusieurs mesures « pour économiser les doses de vaccins ». Il préconise ainsi de vacciner les professionnels de santé déjà vaccinés selon les résultats des sérologies et d’effectuer la troisième dose de vaccin après la période de pénurie. De même, les personnes nouvellement vaccinées, le seront « avec deux doses au lieu de trois dans le but d’économiser des doses de vaccin ».
Par ailleurs, le HCSP recommande « que soient mises en œuvre dans les meilleurs délais les possibilités d'importation de vaccins hépatite B produits dans d’autres pays ». L’ANSM « étudie d’ores et déjà différentes pistes d’importation pour résoudre ces difficultés d’approvisionnement » précisent les experts, « mais des tensions sont cependant susceptibles d’être observées en fonction des stocks disponibles et des dates des approvisionnements ».
Plus de vaccins en officine
En attendant, les vaccins contre l’hépatite B destinés aux adultes « ne seront plus disponibles en officine durant la période de pénurie ». Leur distribution « a été réservée aux établissements de santé. Ils peuvent être dispensés aux patients non-hospitalisés prioritaires, sur prescription médicale » précise de son côté la DGS dans un communiqué. Tout en appelant « les populations adultes prioritaires concernées à se rapprocher de leur médecin traitant qui pourra les conseiller et les orienter »…
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