Des œstrogènes donnés en début de ménopause pourraient préserver les fonctions cérébrales et diminuer les risques de développer la maladie d’Alzheimer. Selon une étude publiée dans the Journal of Alzheimer disease (12 juillet 2016), des chercheurs de la clinique Mayo (Minnesota, USA) ont remarqué que les femmes ménopausées depuis peu ayant reçu une thérapie hormonale à base de patchs au 17 bêta-œstradiol présentent moins de dépôts du peptide bêta-amyloïde cérébral que les sujets non substituées. Les bénéfices seraient particulièrement importants pour les femmes porteuses du gène APO e4, un des allèles du gène le plus connu associé à l'Alzheimer.
En 2002, l’étude du Woman Health Initiative concluait que les thérapies hormonales commencées chez des femmes de 65 ans voire plus augmentent le risque de développer des démences. À l’inverse, l’étude multicenter kronos Early Estrogen Prevention visait à tester l’hypothèse que les femmes plus jeunes et en bonne santé devraient répondre aux traitements hormonaux de manière plus favorables. Les chercheurs de la clinique Mayo ont utilisé les données de l’étude Kronos pour réaliser ce nouvel article. Leur but était de déterminer les effets de ces thérapies durant la période critique où les niveaux d’œstrogènes baissent rapidement, c’est-à-dire 5 à 36 mois après le début de la ménopause. L’équipe a analysé les dépôts de protéine bêta-amyloïde dans le cerveau chez 68 femmes âgées entre 42 et 59 ans qui ont participé aux essais Kronos pendant cette période critique. Grâce à la technique de tomographie par émission de positons, les scientifiques ont pu observer les dépôts du peptide 3 ans après la fin des tests. Sur les 68 participantes, 21 ont reçu des œstrogènes via un patch cutané, 17 ont eu un traitement oral et 30 un placebo. Les résultats montraient que les dépôts de bêta-amyloïdes demeuraient plus faibles chez les femmes traitées grâce au patch par rapport à celles sous placebo. L’effet était encore plus visible chez les femmes porteuses du gène APOE e4. En revanche, le traitement par voie orale n'engendrait pas de baisse des dépôts peptidiques.
Face à ces constats, les chercheurs poursuivent leurs investigations afin d’avoir les données par imagerie de 8 autres femmes ayant participé aux essais Kronos. « Si les résultats se confirment sur un plus grand nombre de femmes, cette découverte pourrait changer les concepts d’interventions préventives qui commandent aujourd’hui le domaine de recherche sur la maladie d’Alzheimer », explique le Dr Kantarci, auteur principal de l’étude et radiologiste à la clinique Mayo.
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