Le virologue et immunologue polonais a mis au point le premier vaccin contre la poliomyélite vivant efficace par voie orale. Né à Varsovie, Koprowski obtint son doctorat de médecine en 1939 dans la capitale polonaise avant de devoir fuir précipitamment le pays à l’arrivée des Allemands en raison de ses origines juives.
Après un séjour au Brésil, il se fixa aux États-Unis où au début des années 1950 la lutte était acharnée entre les chercheurs pour trouver un remède contre la poliomyélite qui faisait alors des ravages chez les enfants. Le combat fut alors acharné entre Jonas Salk, Albert Sabin et Hilary Koprowski pour être le premier à mettre au point un vaccin contre ce fléau.
Une course de vitesses avec Albert Sabin pour l'obtention de souches atténuées
En février 1950, Hilary Koprowski fut le premier à tester son prototype de vaccin oral sur un enfant américain de Letchworth village. Ses travaux avaient porté sur les virus atténués, plus efficaces que les virus inactivés car ils fournissent une immunité plus longue et pénètrent directement dans le système digestif. De plus, la vaccination se fait par voie orale tandis que la vaccination contre la polio par le virus inactivé de Jonas Salk nécessite une injection et donc des moyens plus importants. Suite à ce premier succès, une course de vitesse s'engagea avec Albert Sabin pour l'obtention de souches atténuées.
Koprowski fournit des échantillons de ses virus atténués à Sabin sans rien obtenir de ce dernier, ce qui est la cause de rancœurs entre les deux hommes, d'autant plus que le vaccin sera finalement connu comme le « vaccin Sabin ».
Au début des années 1990, des théories négationnistes niant les origines virales du sida se multiplièrent et le vaccin anti-polio oral de Hilary Koprowski fut accusé d’être à l’origine du passage de la maladie du chimpanzé à l’homme. Le journaliste Edward Hooper prétendit en 1999 que l’introduction du VIH dans la population humaine était due à un vaccin antipoliomyélique oral, administré par le docteur Hilary Koprowski entre 1957 et 1960 dans l’ex-Congo Belge, aujourd’hui République démocratique du Congo. Hooper fit le lien entre le laboratoire de Stanleyville en RDC sur le camp Lindi – un camp d’élevage de chimpanzés installé à proximité – et la recherche que menait alors le virologue Hillary Koprowski sur l’hépatite et la polio dans cette région d’Afrique. Selon lui, les premiers vaccins de ce type ont été en effet « produits à l’aide de cellules de chimpanzés contaminées par le virus du sida du singe ». Une confrontation est organisée entre Edward Hooper et Hillary Koprowski. En septembre 2000, la première conférence sur les origines du sida est donc organisée à la Royal Society de Londres. Des preuves irréfutables contredisent alors le travail de Hopper.
Des années de débat et de polémique
Après des années de débats et polémiques, le clou est enfoncé avec la publication d’un article de Michael Worobey en avril 2004 dans la prestigieuse revue Nature, intitulé « Contaminated poliovaccine theory refuted » (la théorie du vaccin polio contaminé réfuté). Une réfutation totale qui porte sur trois arguments :
- la divergence génétique importante entre le VIH1 présent dans les populations locales vaccinées et le SIVcpz trouvés chez les chimpanzés ;
- les études d’horloge moléculaire qui démontrent que le VIH1 était localement présent dans la région Kisangani de RDC plus de trente ans avant les expériences de vaccination contre la polio par Hillary Koprowski ;
- l’absence de traces ADN du SIVcpz dans les préparations vaccinales conservées.
Hilary Koprowski, également musicien, diplômé de l'Académie de musique Fryderyk Chopin de Varsovie et de l’Accademia Nazionale di Santa Cecilia à Rome, est mort en 2013 à l’âge de 96 ans
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