Malgré l'évolution technologique du parc des véhicules permettant de baisser de façon plus ou moins marquée la pollution de l'air ambiant, cette mesure est insuffisante pour améliorer la qualité de l'air dans les agglomérations et réduire les impacts sur la santé. Si l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) recommande d'encourager la promotion des technologies alternatives des véhicules, elle insiste sur la nécessité de réduire le trafic routier. C'est une des principales conclusions du nouveau rapport que vient de publier l'Anses sur la pollution de l'air. Ce rapport qui est le fruit d'une analyse de la littérature scientifique, en tenant compte des dernières publications depuis 2013, souligne en particulier les dangers liés aux particules ultrafines PM2,5.
Niveaux de preuve forts
Dans son préambule, ce rapport précise l'importance des conséquences de cette pollution : « l’impact de l'exposition humaine à la pollution atmosphérique par les particules fines PM2,5 en lien avec l’activité humaine a été estimé à 48 000 décès prématurés par an pour l’ensemble de la France ». Il indique bien sûr que ce sont les villes de plus de 100 000 habitants qui sont surtout impactées par les effets de cette pollution.
Les données recueillies depuis 2013 confirment ou renforcent - avec des niveaux de preuve forts - les effets sur la santé : atteintes respiratoires et cardiovasculaires et décès anticipés, liés à certaines composantes atmosphériques, dont les particules d'échappement Diesel, les poussières de route, les particules PM2,5, le carbone suie et le carbone organique. À noter que ces nouvelles données suggèrent aussi un effet des particules PM2,5 sur la santé neurologique mais aussi périnatale.
À la lumière de ces conclusions, l'ANSES recommande de cibler en priorité ces composantes atmosphériques, en agissant sur les principales sources maîtrisables d'émission : le trafic routier, la combustion de charbon, de produits pétroliers et de biomasse.
Des scénarios futurs
L'originalité de ce travail est d'avoir projeté des scénarios sur les évolutions de la technologie du parc de véhicules en évaluant les conséquences sur la qualité de l'air ambiant. Ainsi, les simulations se traduisent par une baisse des concentrations moyennes annuelles, importante pour des polluants du trafic comme le carbone suie (- 30 % en zone urbaine dense) et le dioxyde d'azote. En revanche, les diminutions sont moindres sur les particules fines.
Au final l'ANSES préconise en milieu urbain, la mise en place de mesures politiques fortes : « La réduction du trafic peut, entre autres, être encouragée par le renforcement des transports en communs, de l’intermodalité (différents moyens de transports lors d’un même trajet tels que l’automobile, transports en commun, modes de transport actifs, …) et de modes actifs de transport (marche à pied, vélo, …) ».
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