Le tribunal de grande instance de Tours a demandé le retrait du compteur Linky chez 13 particuliers, pour raisons médicales. La décision fait suite aux 121 référés anti-Linky, déposés par des habitants de la région Centre. Parmi eux, 108 ont été rejetés.
Pour un enfant de 7 ans, le tribunal a admis que « l'état de fatigue chronique » et « les difficultés de sommeil », attestés par un certificat médical, « pouvaient être en rapport avec le compteur Linky ».
Certificats médicaux à l'appui, Me Arnaud Durand, leur avocat, avait évoqué le 4 juin dernier un « dommage imminent » pour « des personnes qui ne pourront pas vivre chez elles ».
L'avocat a rappelé l'estimation par l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) de 5 % d'"électrosensibles" dans la population. « Certains symptômes reviennent assez souvent : des picotements dans les bras, de l’insomnie, de la fatigue… », d'après le juriste. Il soulève par ailleurs chez les "électrosensibles" exposés aux champs électromagnétiques une augmentation des marqueurs sanguins inflammatoires, attestée par des analyses médicales.
Risque faible à nul pour la santé
L'Anses a conclu en juin 2017 à des incertitudes sanitaires qui n'ont toujours pas été éclaircies, selon Me Durand. L'Agence avait toutefois jugé en décembre 2016 "très faible" la probabilité que ces compteurs puissent avoir des effets nocifs. En 2017, à la suite de nouvelles mesures, elle n'avait pas changé ses conclusions. Les niveaux d'exposition au champ électromagnétique sont "très faibles, comparables à ceux émis par les dispositifs électriques ou électroniques domestiques (lampes fluo-compactes, chargeurs d'appareils multimédia, écrans, tables à induction, etc.)".
L'Agence nationale des fréquences a estimé de son côté, après analyse, que les équipements Radio Linky sont sans risque pour la santé, au vu des faibles niveaux d'exposition. Enedis, en charge du déploiement des compteurs Linky, affirme rester « convaincue de l’innocuité des compteurs et compte faire appel de la décision » du TGI de Tours.
Le compteur Linky, qui permet de relever à distance et en direct la consommation, fait l'objet de controverses récurrentes depuis son premier déploiement en 2015. Vingt-deux tribunaux ont été saisis d'actions conjointes. La grande majorité des plaignants, plusieurs centaines à ce jour, ont été déboutés - à Rennes, Toulouse, Bordeaux-, hormis une poignée d'"électrosensibles". Me Durand a affirmé son intention de saisir d'autres tribunaux dans toute la France pour lutter contre l'installation de ces compteurs.
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