Les ondes électromagnétiques pourraient avoir un effet sur le bien-être et les fonctions cognitives des enfants comme la mémoire, l’attention ou les fonctions exécutives. C'est ce que suggère l'avis de l'Anses publié aujourd'hui qui traite de l’exposition des enfants aux radiofréquences et son incidence sur leur santé.
Les études analysées lors de l'expertise collective dont les résultats montrent des effets aigus sur la cognition présentent une méthodologie bien maîtrisée. Cependant, les observations sur le bien vivre pourraient dépendre davantage de l’utilisation des téléphones portables plutôt que des ondes qu’ils émettent. L’expertise a également mis en lumière plusieurs publications évoquant une association entre une santé mentale affectée chez les jeunes et l’utilisation intensive des téléphones portables. Mais les études n’ont pas découvert de lien de cause à effet pouvant expliquer cette corrélation. Aucune donnée supplémentaire ne permet d'affirmer ou démentir s'il existe un risque cancérogène, tératogène, comportemental ou immunitaire.
L’Agence rappelle également que les enfants forment une population plus sensible car leurs organes et leurs fonctions physiologiques se développent. Or, elle constate que l’usage des nouvelles technologies sans fil comme les tablettes tactiles ou les jeux connectés est en pleine expansion notamment chez les très jeunes enfants. En effet, les parents accordent de plus en plus précocement l’achat du premier téléphone portable. Les enfants sont peut-être même exposés dès leur développement prénatal.
En 2009, l'Anses avait pointé dans un premier rapport la méconnaissance de l'envergure de l'exposition des enfants aux radiofréquences et leur impact éventuel sur leur santé. En 2013, les conclusions de l’expertise de l’agence précisaient que les données actuelles ne montraient pas de risques avérés des ondes électromagnétiques. Néanmoins, celle-ci en appelait à la prudence et à limiter les expositions de la population surtout pour les enfants et les utilisateurs intensifs de téléphones mobiles.
Face à ces nouveaux résultats, l’Agence renouvelle sa recommandation de limiter les expositions chez les enfants et préconise le recours au kit main libres. Elle conseille également de faire évoluer la réglementation pour que la totalité des dispositifs radioélectriques soient soumis aux mêmes règles de contrôle des niveaux d’exposition que celles des téléphones mobiles. Il apparaît aussi nécessaire à l’Agence de restreindre l’exposition environnementale aux champs électromagnétiques. Le but est « d’assurer des marges de sécurité suffisamment grandes pour protéger la santé et la sécurité de la population générale. » Elle indique qu’il faut protéger les personnes des effets thermiques connus des radiofréquences. Enfin, il serait bon de développer « un indicateur représentatif de l’exposition réelle des utilisateurs de téléphones mobiles. »
L’Anses demande par ailleurs que des travaux supplémentaires soient menés sur l’impact sanitaire et psychosocial lié à l’usage « des technologies de communication mobile » chez les enfants. En attente des conclusions, l’Agence conseille aux parents d’inciter leurs enfants à réduire la fréquence et la durer des appels et à éviter les communications nocturnes.
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