Les personnes ayant contracté le Covid-19 semblent dans leur très grande majorité protégées contre une réinfection pendant une période d'au moins cinq mois, mais certaines pourraient malgré tout être porteuses du virus et le transmettre. C’est ce que suggèrent les résultats intermédiaires, diffusés par le site du gouvernement anglais, d’une vaste étude britannique surnommée SIREN (pour SARS-CoV-2 Immunity and Reinfection Evaluation).
Conduite par l'agence de santé publique du pays, Public Health England, cette étude, qui visait à estimer l'efficacité de l'immunité anti-SARS-CoV-2 naturelle, a mené au recrutement de près de 21 000 travailleurs du National Health Service (NHS) – qu’ils soient au contact direct des patients ou qu’ils aient un rôle non clinique – entre juin et novembre 2020. Tous ont bénéficié d’un suivi par tests RT-PCR et sérologiques.
Une protection efficace à plus de 80 %
Résultat : l’immunité naturelle anti-SARS-CoV-2 préviendrait au minimum 83 % des réinfections. Sur les plus de 6 500 travailleurs anciennement infectés présentant des anticorps anti-SARS-CoV-2 lors de leur recrutement, 44 au maximum auraient pu être réinfectés au cours de l’étude – contre plus de 300 chez les 14 000 participants non précédemment infectés.
En fait, sur les 6 614 volontaires précédemment infectés, aucun cas de réinfection n’a été confirmé par un test de RT-PCR bien mené, mais la réinfection a été jugée probable dans 2 cas et possible dans 42 autres, détaille Public Health England. « Si seuls les 2 cas de réinfection probable étaient confirmés, le taux [d’efficacité de l’immunité] atteindrait 99 % », estime ainsi l’agence.
En outre, l’étude conclut que la protection médiée par les anticorps produits après une infection pourrait se maintenir pendant au moins 5 mois. « Les scientifiques cherchent actuellement à déterminer si cette protection pourrait durer plus longtemps », indique Public Health England, optimiste.
Mais cette persistance de l’immunité anti-SARS-CoV-2 pourrait être en réalité moins longue,la population de professionnels de santé recrutée par l’agence anglaise ayant pu constituer un biais. En octobre, une autre investigation anglaise suggérait en effet que si la prévalence des anticorps anti-SARS-CoV-2 semblait se maintenir plusieurs mois après une première infection chez les soignants, exposés au virus de façon continue, elle avait plutôt tendance à décroître rapidement en population générale.
Les immunisés toujours capables de diffuser le virus
Autre point d’inquiétude : si l’immunité anti-SARS-CoV-2 naturelle pourrait protéger de nouvelles contaminations, elle n’empêcherait pas complètement les sujets guéris d’une précédente infection de porter le virus et de le diffuser. « Les premières données de l’étape suivante de l'investigation suggèrent que certains de ces individus pourraient être porteurs d’une charge virale élevée et continuer à transmettre le virus à d'autres », révèle Public Health England. Ainsi les mesures barrières et de distanciation sociale doivent-elles, en attente de données plus claires, continuer à être appliquées, encourage l’agence.
Quoi qu’il en soit, ces investigations ayant été menées avant le lancement de la campagne de vaccination et avant la dissémination à grande échelle du nouveau variant VOC202012/01, leurs résultats ne préjugent ni de l’efficacité de la vaccination, ni du risque de réinfection par la nouvelle souche britannique. « L’étude SIREN considérera [toutefois] la réponse vaccinale plus tard dans l’année », annonce l’agence de santé publique anglaise.
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