La prise d’antipaludéens de synthèse (APS) (type hydroxychloroquine et chloroquine) au long cours peut-elle prévenir la survenue de formes graves de Covid-19 ? Non, tend à répondre un travail de pharmaco-épidémiologie mené par le groupement Epi-phare à partir des données du Système National des Données de Santé (SNDS).
Alors que l’efficacité de ces médicaments dans le Covid-19 fait débat depuis le début de la pandémie, ce travail s’est intéressé aux personnes sous anti-paludéens de synthèse au long cours pour une autre indication, soit 54 874 patients ayant reçu au moins six délivrances remboursées d’APS entre le 1er janvier 2019 et le 15 février 2020, dont la dernière au cours du dernier trimestre 2019 ou début 2020. Les auteurs ont évalué les taux d’hospitalisation, d’intubation oro-trachéale et de décès liés au Covid-19 dans cette population. Ils les ont ensuite comparés à ceux de la population générale via une étude de type « observé – attendu » et une étude de cohorte « exposés/non exposés » (patients sous APS vs sujets tirés au sort en population générale) .
Les résultats, qui viennent d’être rendus publics dans un rapport, « ne suggèrent pas de rôle préventif de l’utilisation des antipaludéens de synthèse au long cours sur le risque de survenue d’une hospitalisation, d’une intubation ou d’un décès liés au COVID-19 », indiquent les auteurs dans un communiqué.
Davantage d’hospitalisations, d’intubation et de décès sous APS
L’étude met même en évidence un sur-risque d’hospitalisation, d’intubation et de décès liés au COVID-19 parmi les patients sous APS au long cours par rapport à la population générale française. Cependant, les analyses réalisées suggèrent que ce sur-risque serait davantage lié à la pathologie chronique sous-jacente justifiant l’utilisation des APS au long cours, qu’à l’exposition aux APS elle-même.
Quoi qu’il en soit, « même si la nature observationnelle de l’étude ne permet pas de conclure formellement à l’absence de bénéfice des antipaludéens de synthèse pour la prévention d’une forme sévère de COVID-19, ces résultats ne plaident pas en faveur d’une utilisation préventive de l’hydroxychloroquine dans la population, y compris la population la plus à risque, et ce en dehors d’essais thérapeutiques dédiés », résument les auteurs.
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce
La prescription d’antibiotiques en ville se stabilise
Le Parlement adopte une loi sur le repérage des troubles du neurodéveloppement
Chirurgie : les protocoles de lutte contre l’antibiorésistance restent mal appliqués, regrette l’Académie