« Les performances globalement satisfaisantes de certains tests TROD antigéniques en font un outil de choix pour la réalisation de dépistages de masse dans des populations à faible prévalence », conclut une étude conduite par des médecins et chercheurs de l'AP-HP/Inserm/Université Paris Est-Créteil. Ils précisent cependant que si certains tests évalués peuvent être utilisés pour le dépistage, ils ne peuvent pas être utilisés dans une démarche diagnostique, pour une éventuelle alternative à la PCR, chez des sujets symptomatiques ou des sujets contacts de patients infectés.
Tests pas assez sensibles pour un objectif de diagnostic
En d'autres termes, les six tests antigéniques évalués dans cette étude (Coris, Biosensor, Abbott, Biosynex, Ng Biotech et Azz) ne sont pas assez performants pour être employés à des fins diagnostiques, comme l'indiquait la HAS le 25 septembre : « les tests antigéniques développés par les fabricants sont aujourd’hui très hétérogènes. Pour le diagnostic de personnes symptomatiques, la HAS considère que seuls ceux ayant des niveaux de performances élevés pourront être utilisés en alternative aux tests RT-PCR, qui restent la référence ». Dans son avis, la HAS fixe des seuils minimaux de performance : une sensibilité clinique supérieure ou égale à 80 % (seuil retenu aussi par l’OMS), et une spécificité clinique supérieure ou égale à 99 %. Or d'après le travail de l'AP-HP/Inserm/Université Paris Est-Créteil, effectué sur six tests rapides d'orientation diagnostique (TROD), leur sensibilité globale était de l'ordre de 60 % par rapport à la PCR, pour les meilleurs tests.
Six tests TROD ont été évalués
L'objectif de ce travail était d'évaluer les performances diagnostiques de six TROD antigéniques Covid-19 acquis par l'AP-HP aupès de distributeurs français. Cette étude retrospective a été réalisée à partir de prélèvements naso-pharyngés collectés de façon prospective, chez des patients (dont le statut infectieux pour le SARS-CoV-2 était connu), ayant consulté ou ayant été admis à l'hôpital Henri-Mondor de Créteil. Ont été évaluées la sensibilité, la spécificité et les valeurs prédictives positive et négative des tests Coris, Biosensor, Abbott, Biosynex, Ng Biotech et Azz.
Au final, « les tests Abbott, Biosynex et Azz ont fait la preuve des meilleures performances en matière de sensibilité́, de spécificité et de valeurs prédictives, compatibles avec leur utilisation dans le cadre de dépistages de masse en populations à faible prévalence (aéroports à l’arrivée, universités, entreprises, collectivités, etc.) », indiquent les auteurs de ce travail.
De façon plus détaillée : les tests Coris et Ng Biotech ont montré une sensibilité insuffisante pour être utilisés dans un contexte de diagnostic comme de dépistage. La sensibilité des tests Biosensor, Abbott, Biosynex, et Azz a été considérée comme satisfaisante pour une utilisation dans un contexte de dépistage à large échelle. Par ailleurs la spécificité des tests Coris, Abbott, Ng Biotech, et Azz était parfaite (100 %). Celle des tests Biosenor et Biosynex a été jugée comme acceptable. Les auteurs de ce travail ont précisé que d'autres tests TROD sont actuellement à l'étude et « feront l'objet d'actualisations de ces résultats ».
Ce sujet est actuellement majeur dans le contexte de la forte multiplication des tests PCR par voie naso-pharyngée, et l'attente du résultat qui peut prendre parfois plusieurs jours. Les tests antigéniques, en particulier grâce au TROD, permettent d'obtenir un résultat au bout de 20 à 30 minutes.
Briser les chaînes de contamination
Dans les circonstances actuelles de la pandémie, le communiqué de l'AP-HP souligne les avantages de ces tests antigéniques, à savoir « leur rapidité et leur simplicité de mise en œuvre permettant une répétabilité des tests au sein de populations données, cruciale dans un contexte de pandémie rapidement évolutive ». Ainsi les TROD permettent d’identifier « avec une excellente valeur prédictive les sujets non infectés, et de détecter de façon sensible les sujets infectés avec une forte charge virale, c’est-à-dire les sujets les plus contagieux, afin d’identifier les sujets contacts et de briser les chaînes de contamination ».
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce
La prescription d’antibiotiques en ville se stabilise
Le Parlement adopte une loi sur le repérage des troubles du neurodéveloppement
Chirurgie : les protocoles de lutte contre l’antibiorésistance restent mal appliqués, regrette l’Académie