La sévérité d’une réinfection au Covid-19 est associée à celle de l'infection initiale et les diagnostics de Covid long sont posés plus souvent à la suite de l’infection initiale plutôt que d’une réinfection. Tels sont les résultats de deux études publiées dans Nature Medicine par les équipes du projet Recover. L’insuffisance pondérale, le cancer ou encore le Covid aigu sévère sont des facteurs de risque de Covid long. Créé à l’initiative des National Institutes of Health (NIH) américains pour étudier le Covid long, le projet Recover dispose de données de santé de près de 16 millions de patients sur plus de 75 centres.
Des niveaux d’albumine plus faibles à l’origine de la réinfection
Dans l’une des études, les auteurs confirment une incidence de réinfections de 6,9 %, majoritairement durant la période de circulation d’Omicron, avec des cas de réinfections multiples. Si la plupart ont été infectés deux fois par le Sars-CoV-2, 478 patients l’ont été trois fois ou plus. Parmi les réinfectés, seuls 14,25 % des patients avaient une vaccination documentée.
Les chercheurs ont observé que les personnes ayant eu une infection initiale sévère étaient plus susceptibles que les autres d’avoir un épisode de réinfection de même gravité ; ces patients étaient plus âgés (plus de 60 ans) et présentaient un risque de mortalité plus élevé que ceux ayant des infections et réinfections légères.
De plus, l’équipe a observé que les niveaux d’albumine des personnes réinfectées étaient plus faibles. Selon les auteurs, « la question mérite d’être examinée de plus près, notamment en envisageant des essais visant à déterminer si des interventions nutritionnelles peuvent prévenir la réinfection ou la sévérité ».
De plus, les auteurs ont constaté plus de Covid long après la première infection plutôt qu’après une réinfection, quel que soit le variant. Le Covid long était caractérisé par des symptômes de longue durée : asthénie, toux, troubles du sommeil, respiratoires ou cognitifs, après une infection aiguë par le coronavirus.
Un modèle prédictif des affections liées au Covid long
Dans une autre étude, l’équipe Recover a souhaité identifier les facteurs de risque du Covid long, Sur les 35 275 patients inclus, les chercheurs ont constaté que le Covid long est associé à certains facteurs tels qu’un Covid aigu sévère, une insuffisance pondérale, un cancer, une cirrhose, un âge de plus de 75 ans… Les auteurs notent cependant qu’en raison « de la grande variété de symptômes définis comme des Covid longs, il peut être difficile de trouver un ensemble de facteurs de risque capables de prédire l'ensemble du spectre des Covid longs ». De plus, la sévérité du Covid aigu (hospitalisation ou soins intensifs) était associée à un plus grand risque de diagnostic d’une affection post-Covid.
À partir de leurs résultats, l’équipe a développé un modèle prédictif du Covid long, qui s’est révélé performant pour prévoir des affections associées, telles que la démence, la malnutrition, la bronchopneumopathie chronique obstructive, l'insuffisance cardiaque et l'insuffisance rénale aiguë. Le modèle a eu plus de difficultés à prédire l'atélectasie, l'embolie pulmonaire, le diabète, la fibrose pulmonaire et la maladie thromboembolique, l’asthénie, l'anxiété, les troubles du sommeil et la dépression.
Pour les auteurs ces résultats suggèrent que « les schémas d'association entre les facteurs étudiés et le Covid long sont complexes, et que la prévisibilité des différentes affections varie ». Malgré cela, « les modèles prédictifs basés sur l'apprentissage automatique peuvent aider à identifier les patients qui sont à risque de développer une variété de troubles liés au Covid long ».
Le Covid long en baisse, mais un risque toujours présent
Une autre étude publiée dans The New England Journal of Medicine a estimé, d’après une cohorte de 441 583 personnes infectées par le Sars-CoV-2 entre le 1er mars 2020 et le 31 janvier 2022, que le risque et la charge morbide du Covid long avaient réduit entre les périodes pré-Delta et Omicron. Les auteurs retrouvent 5,23 moins d'événements Covid long pour 100 personnes à un an pendant l’ère Omicron. L’incidence était plus faible chez les individus vaccinés par rapport aux non-vaccinés, « bien que le risque reste substantiel même chez les personnes vaccinées ayant eu le Covid durant la période Omicron ».
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