Dans le diabète de type 2, l’insuline basale hebdomadaire icodec apparaît non inférieure, voire supérieure, à d’autres insulines telles que la glargine ou la dégludec. Mais au prix d’un risque accru d’hypoglycémie. C’est ce qui se dégage de deux essais cliniques de phase 3a parus cet été dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) puis dans le New England Journal of Medicine (NEJM).
Pour rappel, l’icodec, développée par Novo Nordisk, est une insuline à libération très prolongée permettant d’envisager une administration hebdomadaire. Ce candidat médicament avait déjà donné des résultats encourageants il y a trois ans, puisqu’en 2020, un essai clinique de phase 2 conduit auprès diabétiques de type 2 naïfs d’insuline avait suggéré que ce candidat médicament présentait une efficacité hypoglycémiante comparable à celle de l’insuline glargine U100. Le tout, pour un profil de tolérance similaire – en particulier sans davantage d’hypoglycémies.
Et plus récemment, en mai 2023, un essai de phase 3 avait confirmé les bonnes performances de l’icodec par rapport à la glargine U100 en cas de switch chez des individus déjà traités par insuline.
Cependant, l’efficacité et la sécurité de l’icodec devaient encore être confirmées en phase 3 chez les individus naïfs d’insuline. De plus, restait à comparer les performances de l’icodec à celles des analogues ultra-lents de l’insuline – tels que la glargine U300 ou l’insuline dégludec.
Meilleur contrôle glycémique avec l’icodec qu’avec l’insuline glargine U100
Des données qui arrivent finalement cet été, avec la parution dans le NEJM le 27 juillet des résultats de l’essai de phase 3a ONWARDS 1, qui a comparé l’administration hebdomadaire d’insuline icodec à l’administration quotidienne d’insuline glargine U100 chez près de 1 000 adultes atteints de diabète de type 2 n’ayant encore jamais reçu d’insuline.
Conclusion : « le contrôle de la glycémie (est bel et bien) significativement meilleur avec une administration hebdomadaire d’icodec qu’avec une administration quotidienne d’insuline glargine U100 », s’enthousiasment les auteurs de l’étude.
En fait, après 52 semaines de traitement, « la réduction moyenne du niveau d’hémoglobine glyquée (…) était plus importante avec l’icodec qu’avec la glargine U100 » - passant de 8,50 % à 6,93 % avec l’icodec, contre 8,44 % à 7,12 % avec l’insuline glargine. En outre, « le pourcentage de temps passé dans la plage glycémique de 70 à 180 mg/dL était significativement plus élevé avec l’icodec qu'avec la glargine U100 (71,9 % contre 66,9 %) ». De quoi démontrer, aux yeux des auteurs, la non infériorité, voire la supériorité de l’icodec sur l’insuline glargine U100.
Davantage d’hypoglycémies avec l’icodec
Seul bémol : l’icodec se révèle associée à deux fois plus d’hypoglycémies que l’insuline glargine U100. « Les taux d'hypoglycémie cliniquement significative ou sévère étaient de 0,30 événement par personne-année d'exposition à l'icodec, (contre) 0,16 événement par personne-année d'exposition à la glargine U100 », détaillent les auteurs.
Ces résultats se révèlent similaires à ceux – parus dans le JAMA fin juin – de l’essai de phase 3a ONWARD3, qui a cette fois comparé l’icodec hebdomadaire à l’administration quotidienne d’insuline dégludec chez plus de 560 diabétiques de type 2 naïfs d’insuline.
Icodec vs insuline dégludec : efficacité supérieure et hypoglycémies plus fréquentes
En effet, les auteurs de cet essai ont eux aussi trouvé une non infériorité, et même une supériorité du traitement par icodec en termes de réduction du taux d’hémoglobine glyquée. « Le taux moyen d'HbA1c a diminué de 8,6 % à 7,0 % à 26 semaines dans le groupe icodec et de 8,5 % à 7,2 % dans le groupe degludec », détaillent-ils.
Mais ce, là encore pour des hypoglycémies plus fréquentes. « Les taux combinés d'hypoglycémie de niveau 2 ou 3 étaient numériquement plus élevés dans le groupe icodec que dans le groupe degludec de la semaine 0 à 31 (0,31 vs 0,15 événement par patient-année d'exposition) et statistiquement plus élevés dans le groupe icodec de la semaine 0 à 26 (0,35 vs 0,12 événements par exposition patient-année) », rapportent les auteurs.
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