La fréquence de certaines chirurgies varie considérablement d'un département à l'autre, montre un "Atlas des variations de pratiques médicales" publié jeudi par l'IRDES, qui passe en revue 11 opérations chirurgicales fréquentes. Entre l'Ariège et la Savoie, la fréquence des opérations de tumeurs bénignes de la prostate varie ainsi du simple au double. L'opération qui enregistre le plus gros écart est celle du syndrome du canal carpien. En 2014, 143.744 hospitalisations ont eu lieu pour cette chirurgie, soit un taux national de 220 pour 100.000 habitants, montre l'Atlas, établi à partir du PMSI : un taux qui varie de 66 pour 100.000 habitants dans le département de la Réunion à 386 dans celui de la Meuse, soit près de six fois plus.
Concernant la chirurgie de l'appendicite, une opération dont le nombre a fortement diminué depuis les années 1980, on y recourt encore 4 fois plus dans la Nièvre qu'en Martinique. Des fortes différences apparaissent également pour la pose d'une prothèse du genou, avec une fréquence 3,5 fois plus élevée dans les Vosges qu'en Guyane. Les écarts sont aussi élevés pour la césarienne: un accouchement sur cinq (18,9%) en moyenne, mais près du quart (24,7%) en Haute-Corse, contre moitié moins en Guadeloupe ou dans le Jura.
Les autres chirurgies examinées sont la chirurgie de l'obésité, l'ablation des amygdales, celle de la vésicule biliaire et celle de l'utérus, ainsi que l'opération de la thyroïde et celle de la fracture de la hanche. L'exercice est pour le moment "descriptif" mais des "pistes d'explication" existent, selon Denis Raynaud, l'un des auteurs de l'Atlas qui citent plusieurs causes possibles : la variabilité épidémiologique, certains départements étant plus touchés que d'autres, la préférence des professionnels de santé pour telle ou telle pratique, celles des patients, ou encore la disponibilité et l'organisation de l'offre de soins.
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