« Malgré une médiatisation importante du jeûne et des régimes restrictifs, l’analyse globale des connaissances scientifiques ne permet pas de conclure à l’intérêt de ces régimes en prévention des cancers ni au cours des traitements d’un cancer ». Dans une fiche repère publiée aujourd’hui, l’INCa tord le cou aux fausses croyances sur les effets bénéfiques supposés du jeûne et des restrictions alimentaires dans le cancer et met en garde contre leurs effets délétères potentiels.
En France, près de 4 000 à 5 000 personnes jeûneraient chaque année, en dehors des jeûnes religieux et spirituels. Les types de jeûne et leurs modalités sont très divers et tous n’ont pas fait l’objet d’études.
Peu d’études chez l’homme
Les données disponibles portent essentiellement sur le jeûne proprement dit (arrêt complet de la prise alimentaire pendant une durée variable), la restriction calorique ou énergétique, la restriction protéique et les régimes « cétogènes » (réduction des apports glucidiques). Elles proviennent en majorité de travaux expérimentaux menés chez l’animal, seules de rares études ayant été conduites chez l’être humain.
Pas d’effet démontré en prévention des cancers…
Pour l’INCa, ces données « ne permettent pas de conclure à l’efficacité du jeûne ou des régimes restrictifs pour la prévention des cancers ».
…ni pendant la maladie
De même, pour les patients atteints de cancer, « les données disponibles actuellement n’apportent pas de preuve d’un bénéfice du jeûne ou des régimes restrictifs analysés sur l’efficacité des traitements ou le pronostic ».
A contrario, chez ces malades, « la perte de poids et de masse musculaire observée dans les études cliniques suggère un risque d’aggravation de la dénutrition et de la sarcopénie, deux facteurs pronostiques péjoratifs reconnus au cours des traitements », alerte l’Inca. « Cela appelle à une vigilance et un dialogue pour les patients qui voudraient suivre un régime restrictif ».
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