Toutes les formes de contraception hormonale engendrent un léger sur-risque de cancer du sein chez les femmes, d'après une étude britannique publiée dans PLOS medecine.
Cette étude cas-témoin a été réalisée à partir des données de 9 498 femmes de moins de 50 ans ayant développé un cancer du sein entre 1996 et 2017 au Royaume-Uni. Pour identifier les contraceptions de ces femmes, il a été utilisé la base de données de soins primaires au Royaume-Uni (Clinical Practice Research Datalink) qui enregistre les prescriptions de contraceptifs hormonaux.
Augmentation relative du risque de 20 à 30 %
Les résultats de ce travail suggèrent qu'il existe une augmentation relative d'environ 20 % à 30 % du risque de cancer du sein associé à l'utilisation actuelle ou récente de contraceptifs oraux œstroprogestatifs ou progestatifs seuls. Une légère hausse du risque de cancer du sein est déjà connue pour les méthodes œstroprogestatives.
Ce travail effectué a en particulier pris en compte l'usage des progestatifs seuls (pilule, implant, DIU, injection), moyen de contraception en forte progression ses dernières années. Il apparaît que cette famille de contraceptif utilisée seule est liée « à une légère augmentation du risque de cancer du sein ». Cette étude a pu évaluer le sur-risque lié aux progestatifs seuls quelle que soit leur présentation. Les méta-analyses ont donné des risques relatifs (RR) significativement augmentés pour l'utilisation de contraceptifs progestatifs seuls : oral = 1,29 ; injecté = 1,18 ; implanté = 1,28 et DIU = 1,21. Les auteurs de ce travail notent que « l'usage des contraceptifs hormonaux progestatifs seuls a considérablement augmenté au cours de la dernière décennie et, en 2020, en Angleterre, il y avait presque autant de prescriptions pour les contraceptifs oraux progestatifs seuls que pour les contraceptifs oraux combinés ».
Risques à relativiser
Dans une conférence de presse organisée pour présenter et commenter ces résultats, Gillian Reeves, professeure à l'université d'Oxford et co-auteure de l'étude a indiqué : « personne ne veut entendre que quelque chose qu'il prend va accroître son risque de cancer du sein. Mais il s'agit d'un risque très petit en termes de risque absolu ». Par ailleurs, le Pr Reeves a insisté sur le fait que cette légère augmentation du risque de cancer du sein doit toutefois être relativisée face aux bénéfices tirés de la contraception : « non seulement en termes de contrôle des grossesses, mais aussi parce que les contraceptifs oraux procurent une protection assez importante et de long terme contre d'autres cancers chez la femme, comme le cancer des ovaires de l'endomètre ». De plus, l'étude confirme comme l'avaient fait d'autres travaux que le risque accru de cancer du sein lié à une contraception hormonale est transitoire: il décline dans les années suivantes lorsque la contraception est arrêtée.
(avec l'AFP)
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce
La prescription d’antibiotiques en ville se stabilise
Le Parlement adopte une loi sur le repérage des troubles du neurodéveloppement
Chirurgie : les protocoles de lutte contre l’antibiorésistance restent mal appliqués, regrette l’Académie