Le premier patient vivant ayant reçu une greffe de rein de porc génétiquement modifié, en mars aux États-Unis, est décédé, a annoncé ce 11 mai le Massachusetts General Hospital, sans faire de lien avec la transplantation, ni donner de plus amples détails.
« Mass General est profondément attristé par le décès soudain de Rick Slayman. Nous n'avons aucune indication qu'il s'agisse d'une conséquence de sa récente transplantation », a déclaré l'hôpital dans un communiqué.
En mars, les chirurgiens de cet établissement situé à Boston, dans le nord-est des États-Unis, avaient transplanté le rein d'un porc génétiquement modifié sur ce patient de 62 ans, souffrant d’insuffisance rénale en phase terminale, une première présentée comme un nouveau pas vers une potentielle solution à la pénurie chronique de dons d'organes aux États-Unis (où plus de 100 000 malades sont en attente d’une greffe).
Rick Slayman, qui souffrait de diabète de type 2 et d'hypertension, avait reçu une greffe d'un rein humain en 2018, mais celui-ci avait commencé à ne plus fonctionner cinq ans plus tard et le patient était sous dialyse. Il s'était « bien remis » de l'opération de quatre heures, s'était à l'époque félicité l'hôpital. Son sursis a duré sept semaines, grâce à ce rein de porc modifié pour limiter le risque de rejet, fourni par la société de biotechnologie eGenesis.
« Rick Slayman sera à jamais considéré comme une lueur d'espoir pour d'innombrables patients transplantés dans le monde entier, a salué le Massachusetts General Hospital. Nous lui sommes profondément reconnaissants de sa confiance et de sa volonté de faire progresser la xénogreffe ».
Un deuxième patient vivant transplanté
Le champ des xénotransplantations ne cesse de s’étendre. Des reins de porcs génétiquement modifiés avaient déjà été transplantés, et fonctionné, sur des humains en état de mort cérébrale. La première avait été réalisée en septembre 2021 par des chirurgiens de l'hôpital NYU Langone de New York. D’autres malades vivants ont reçu une greffe de cœur d'un porc génétiquement modifié, mais ils sont ensuite décédés.
Fin avril, l'hôpital NYU Langone de New York et l’équipe du Dr Robert Montgomery avaient annoncé qu'un rein de porc génétiquement modifié avait été transplanté pour la deuxième fois sur une personne vivante, qui avait reçu dans le même temps une pompe cardiaque, une procédure combinée inédite. La patiente de 54 ans, Lisa Pisano, souffrait d'insuffisance cardiaque et rénale et avait un pronostic vital engagé à court terme. Mais elle ne pouvait recevoir de pompe cardiaque car la mortalité est très élevée pour les personnes sous dialyse. Et elle présentait des niveaux d'anticorps tels qu'elle aurait attendu des années avant de recevoir un rein humain. Pour la première fois, le thymus du porc a également été greffé pour son rôle important dans le système immunitaire. Deux semaines après l’opération, l’équipe médicale ne constatait aucun signe de rejet.
Ces opérations dites compassionnelles préfigurent de futurs essais cliniques plus larges, aux États-Unis au moins (les xénogreffes sont interdites en France). « Nous nous dirigeons clairement très rapidement vers des essais cliniques, sûrement même plus vite que nous le pensions », a estimé le Dr Robert Montgomery.
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