Nombreux sont les travaux et hypothèses sur les moyens d’intervenir en prévention primaire sur l’eczéma et les allergies alimentaires chez les nourrissons. Une revue Cochrane datant du 14 novembre vient de conclure que les conseils ou des soins de peau spécifiques appliqués aux jeunes enfants, seraient sans effet sur ces affections. « Celles-ci pouvant être associées à une altération de la barrière cutanée dans la petite enfance », énoncent les auteurs dans l’introduction de leur travail, il paraissait légitime de savoir si une intervention préventive sur la peau dès le plus jeune âge parviendrait à prévenir la survenue d’un eczéma ou d’une allergie alimentaire.
Chez des nourrissons nés à terme et en bonne santé, sans allergie particulière
Les conseils et soins préventifs cutanés retenus pour cette analyse pouvaient être aussi divers que l’utilisation d’un adoucisseur d’eau, la réduction de l’exposition au savon, la fréquence des bains, l’utilisation de soins de peau hydratants ou émollients… Les auteurs de ce travail ont inclus les études appliquant ces traitements dans le but de réduire la sécheresse ou l’inflammation subclinique chez des nourrissons nés à terme et en bonne santé, sans eczéma préexistant ou autre affection cutanée et sans allergie alimentaire.
Les critères de jugement principal étaient d’évaluer les effets de ces conseils et de ces soins cutanés pour la prévention primaire de l’eczéma et des allergies alimentaires chez les nourrissons. Les critères de jugement secondaires étaient d’identifier les conséquences de certaines caractéristiques de la population étudiée, comme l’âge, les facteurs héréditaires, l’adhésion à ces soins ou conseils cutanés sur les effets de ces mesures préventives.
Cette revue Cochrane a retenu 33 essais cliniques randomisés, portant sur 25 827 bébés, qui évaluaient tout type d'interventions cutanées. 17 essais cliniques randomisant un total de 5 823 enfants, apportaient des réponses sur un ou plusieurs critères de jugement préspécifiés. L’usage des émollients chez les nourrissons a été particulièrement analysé, puisque sur ces 17 études, 13 ont évalué l’effet de ces produits.
Pas d'effet sur l'eczéma, risque d'allergie alimentaire probablement augmenté
Les résultats de ce travail montrent que les conseils et soins de peau durant la petite enfance ne modifient probablement pas le risque d’eczéma entre 1 et 3 ans (RR =1,03). Ils pourraient en revanche augmenter le risque d’allergie alimentaire induite par les IgE (RR = 2,53), selon un essai avec un faible niveau de preuve comportant près de 1000 participants. Ils pourraient encore augmenter le risque d’infection cutanée au cours de la période d’intervention (RR = 1,33). Par ailleurs, des analyses de sous-groupes ont montré que les effets de ces mesures de prévention n’étaient pas influencés par l’âge du nourrisson, la durée de l’application des conseils ou des soins, ni par les facteurs héréditaires comme la mutation du gène de la filaggrine….
En conclusion, pour les auteurs de cette revue Cochrane, « avec un niveau de preuve faible à modéré, les soins de peau, comme l’usage d’émollients, au cours de la première année de vie de nourrissons en bonne santé, ne sont probablement pas efficaces pour prévenir l’eczéma, et pourraient même augmenter les risques d’allergie alimentaires et augmentent probablement le risque d’infection cutané ».
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