L'espérance de vie des Américains a reculé en 2015, la première baisse depuis le pic de la crise du sida en 1993, selon un rapport des autorités sanitaires publié jeudi qui montre un net accroissement du taux de mortalité. Un total de 2,7 millions de décès a été enregistré en 2015 aux États-Unis, soit 86 000 de plus que l'année précédente. Le taux de mortalité de la population américaine a donc augmenté de 1,2 %, ce qui représente le premier accroissement depuis 1999, relèvent les auteurs. "C'est inhabituel, 2015 a été différent des autres années", a pointé le Dr Jiaquan Xu, épidemiologiste aux CDC, principal auteur de ce rapport.
Un enfant né en 2015 aux États-Unis peut espérer vivre en moyenne jusqu'à 78,8 ans, une baisse de 0,1 an par rapport à 2014 (78,9) qui était un record, indiquent les statistiques des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC). Pour les hommes, l'espérance de vie en 2015 a été de 76,3 ans et de 81,2 ans pour les femmes, une diminution de respectivement 0,2 et 0,1 année sur 2014, fait ressortir le rapport.
Ce recul coïncide avec une baisse de l'espérance de vie relevée la même année en France. Mais pas forcément pour les mêmes raisons. Outre Atlantique, cette contre-performance est attribuée à une augmentation de la mortalité résultant de la maladie d'Alzheimer, la plus grosse augmentation et de loin (+15,7 %), mais aussi de pathologies cardiovasculaires (+0,9 %), de maladies respiratoires chroniques (+2,7 %), rénales (+1,5 %), d'accidents (+6,7 %), d'attaques cérébrales (+3 %), du diabète (+1,9 %) et des suicides (+2,3 %).
De bonnes nouvelles, tout de même… La mortalité liée au cancer a en revanche baissé l'an dernier (-1,7 %) par rapport à 2014, précisent les CDC tandis que le nombre de décès résultant de la grippe et de la pneumonie est resté inchangé. Et l'espérance de vie à 65 ans a été inchangée par rapport à 2014 : une personne de cet âge en 2015 peut espérer vivre encore 19,4 ans en moyenne (20,6 ans pour les femmes, 18 ans pour les hommes). Les CDC font également part d'une toute petite hausse de la mortalité infantile (pour les bébés de moins d'un an) en 2015 avec 589,5 décès pour 100 000 naissances contre, 582,1 pour 100 000 en 2014, mais cette différence est statistiquement insignifiante.
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