Le sepsis toucherait selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) chaque année 50 millions de personnes (dont 45 % d’enfants de moins de 5 ans), et serait responsable d’un décès sur quatre dans le monde, sans parler des séquelles psychiques et motrices lourdes chez un survivant sur deux. Pourtant, les mécanismes du dérèglement de la réponse de l’hôte aux pathogènes restent mal connus, et aucun traitement n’existe.
C’est pour relever ces défis scientifiques et sortir de l’impasse thérapeutique qu’a été installé l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) Prometheus, premier centre mondial alliant recherche, formation et soins pour vaincre le sepsis, la complication la plus grave des infections, marquée par une perte du contrôle de l’inflammation conduisant à l’atteinte des fonctions vitales. Son ambition : réduire de moitié, dans les dix ans, la mortalité et les séquelles causées par le sepsis.
Tests diagnostics et nouveaux traitements
« Je suis fier du lancement de cet IHU consacré au sepsis - un problème majeur de santé publique mondiale. Depuis près de 2 ans maintenant, la motivation des soignants, des chercheurs, des enseignants et des patients n’a pas faibli, au contraire elle grandit un peu plus tous les jours », a déclaré le Pr Djillali Annane, directeur de l’IHU, ce 17 septembre, lors de la matinée de lancement à l’hôpital Raymond-Poincaré à Garches. Prometheus est l’un des 12 IHU à avoir remporté l’appel à projets de l’Agence nationale de la recherche en 2023. Financé dans le cadre de France 2030 à hauteur de 40 millions d’euros, il est porté par l’Université Paris-Saclay, le Commissariat à l'Énergie Atomique et aux Énergies Alternatives (CEA), l’Assistance publique -Hôpitaux de Paris (AP-HP) et l’Inserm.
L’IHU se donne pour objectif de mieux comprendre les interactions moléculaires et cellulaires entre l’hôte et les pathogènes à l'origine de la progression de l'infection non compliquée vers le sepsis. Pour éclairer les répercussions sur le long terme, y compris sociales et économiques, il devrait monter une cohorte longitudinale de 10 000 patients suivis sur 10 ans. Par ailleurs, l’IHU entend valider et commercialiser une plateforme de tests rapides diagnostiques pour caractériser finement à l’échelle individuelle la réponse de l’hôte à l’infection. Des jumeaux numériques devraient permettre d’anticiper la réponse de chaque sujet aux différents traitements. Enfin, l’IHU veut développer de nouveaux traitements (petites molécules innovantes, nanomédicaments, biothérapies, vaccins) et des stratégies modulant les microbiotes.
Le centre fédère déjà plus de 60 équipes de recherche en chimie, physique, mathématiques, sciences de l’ingénierie, biologie, médecine, sciences sociales et humaines et économie. Soit 275 chercheurs et 94 médecins cliniciens, sans compter les associations de patients française et internationales (France Sepsis Association, European Sepsis Alliance, Global Sepsis Alliance et Sepsis Canada), ou les partenaires industriels (Arkhn, Baxter, Biomérieux, Biothelis, Pfizer, Primadiag, Sphingoteck, Volition).
« Cet IHU sera une force d'innovation scientifique et médicale considérable au service de la santé publique et des patients, en France mais aussi dans les pays du Sud Global », s’est félicitée Marisol Touraine, présidente du Conseil de surveillance de l’IHU.
La prescription d’antibiotiques en ville se stabilise
Le Parlement adopte une loi sur le repérage des troubles du neurodéveloppement
Chirurgie : les protocoles de lutte contre l’antibiorésistance restent mal appliqués, regrette l’Académie
L’orchestre symphonique des médecins de France donne un concert « émouvant » en hommage aux victimes du cancer du sein