Camille Lakhlifi, doctorante à l'Institut du cerveau a remporté le premier prix du jury de « Ma thèse en 180 secondes », dont la finale nationale s'est tenue le 8 juin à l’opéra de Rennes. La santé et la médecine sont à l'honneur pour cette édition 2023.
Ce concours, organisé par le CNRS et France Universités, avec le soutien de l’Université de Rennes, donne l'occasion à des doctorants de présenter leur sujet de recherche en trois minutes de manière qu’il soit compréhensible par tous.
Camille Lakhlifi, qui représentera la France lors de la finale internationale le 5 octobre prochain à Rabat, au Maroc, a réussi à convaincre le jury en présentant avec humour son sujet de thèse pourtant complexe : « Capacités métacognitives des clinicien.ne.s : quels liens entre la justesse objective des choix des (futur.e.s) médecins et leurs jugements de confiance subjectifs dans leurs connaissances et décisions sous incertitude ? ».
En interpellant les médecins et en mettant en scène une campagne nationale du ministère de l'Humilité, de la Nuance intellectuelle et de la Promotion de l'esprit critique, elle explique comment elle étudie la prise de décision médicale à l'aide de la psychologie expérimentale. « Le degré de confiance des médecins est-il cohérent avec les décisions qu'ils prennent ? », interroge-t-elle.
Pour répondre à cette question, elle a notamment mené une étude auprès de médecins volontaires, les invitant à examiner des cas théoriques de patients et à indiquer, via un questionnaire en ligne, le niveau de confiance sur une échelle de 1 à 10 qu'ils associent à chacune de leur réponse. Chez certains, le niveau de confiance est élevé malgré des réponses erronées.
Pour diagnostiquer cette surconfiance, elle a mis au point un test qui permet, pour chaque médecin, de comparer la confiance dans les réponses correctes et celle dans les réponses incorrectes. « Si la confiance reste la même, ou varie indépendamment de la justesse des réponses, alors des outils pourraient être développés pour aider les médecins à identifier ce qu'ils savent et ce qu'ils savent moins pour poser le bon diagnostic et mieux soigner », conclut-elle.
Le deuxième prix du jury a été décerné à Matthieu Aguilera, doctorant à l'Université de Strasbourg au sein du laboratoire de neurosciences cognitives et adaptatives. Son sujet de thèse est : « Booster la dynamique cérébrale pour soigner la maladie d’Alzheimer ? ». Il y détaille ses travaux sur la souris, utilisant la métaphore d'un radeau sur une rivière pour illustrer la transmission de l'information.
Quant au troisième prix du jury, il récompense Robin Guelimi, doctorant à l'Université Paris Est Créteil au laboratoire Épidémiologie en dermatologie et évaluation des thérapeutiques. Pour expliquer sa thèse « Revue systématique des méta-analyses en réseau évaluant l'efficacité et la tolérance des traitements systémiques dans le psoriasis en plaque modéré à sévère », il compare le choix entre les différents médicaments disponibles dans cette pathologie et le choix d'une viennoiserie.
Enfin, Vanessa Hatchi, doctorante à l'Université des Antilles au sein du laboratoire « Adaptations, climat tropical, exercice et santé », a reçu le prix du public. Son sujet : « Influence du moment de la journée sur la capacité d’imagerie motrice en climat tropical. Comparaison avec les jeunes adultes, les personnes âgées et les patients post-AVC ».
L'imagerie motrice, qui consiste à visualiser des actions physiques et des mouvements, stimule les mêmes zones cérébrales à l'IRM que les mouvements, même en étant immobile. Au-delà des performances sportives, ce concept est aussi appliqué aux patients victimes d'AVC. Avec sa thèse, Vanessa Hatchi cherche à répondre à la question : « Dans quelles conditions est-il plus efficace d'utiliser l'imagerie motrice, à quel moment de la journée notamment ? »
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