Les consommations d'alcool, de tabac et de cannabis ont nettement baissé en 2021 chez les collégiens français, confirmant une tendance à l'œuvre depuis plus d'une décennie et probablement accentuée par la pandémie, selon un travail publié vendredi sous l'égide de l'OMS Europe.
Les chercheurs, qui ont sondé un échantillon de quelque 2 000 collégiens en métropole, concluent à « une accélération du déclin de l'usage du tabac, de l'alcool et du cannabis chez les jeunes », dans un compte-rendu publié par la revue de l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFTD).
Sur les collégiens interrogés, près de deux sur trois (64,1 %) ont déjà consommé de l'alcool, près de trois sur dix (29,1 %) des cigarettes et près d'un sur dix (9,1 %) du cannabis. En 2010, ces chiffres étaient respectivement de 83,2 %, de 51,8 % et de 23,9 %.
Ce travail a été réalisé par plusieurs organismes français, dont l'OFTD, l'Inserm et l'École des hautes études en santé publique (EHESP), et s'inscrit dans un programme international d'études, chapeauté par l'OMS.
Les chercheurs observent aussi un déclin de la consommation récente ou quotidienne, que ce soit pour l'alcool, le tabac ou le cannabis.
Ces résultats confirment une tendance générale à la baisse au cours de la dernière décennie, mais ils marquent aussi une accélération de ce déclin.
Pour l'alcool, substance toujours la plus fréquemment prise, la proportion de consommateurs est ainsi la plus basse depuis 2010, et l'essentiel de la diminution totale se situe entre 2018 et 2021.
Un bénéfice collatéral du Covid ?
Les chercheurs préviennent toutefois que ce net recul pourrait en partie être dû aux circonstances particulières liées à la pandémie de Covid.
Celle-ci a conduit à la mise en place de nombreuses restrictions, dont plusieurs confinements en 2020, qui ont limité les interactions sociales alors que ces dernières favorisent la consommation de substances addictives chez les jeunes.
On risque donc d'observer "un léger rebond" dans les années à venir, en tout cas pour ce qui est du fait d'avoir déjà consommé l'une de ces substances.
Les chercheurs appellent par ailleurs à la vigilance sur la cigarette électronique, « de plus en plus populaire parmi les adolescents français », un phénomène jugé « inquiétant ». Il y a en effet une proportion plus importante (8,0 %) de collégiens qui s'y essayent sans avoir touché par ailleurs aux cigarettes classiques, une nouvelle tendance.
(Avec AFP)
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