Après la signature des textes, place au terrain ! Alors que deux accords conventionnels majeurs, l'un sur les assistants médicaux, l'autre sur les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), ont été signés jeudi 20 juin, la ministre de la Santé Agnès Buzyn s'est rendue ce vendredi en Vendée à la rencontre de praticiens « pionniers » déjà engagés dans ces dispositifs.
Dans la maison de santé pluriprofessionnelle d'Aizenay, commune de 9 500 habitants, deux des cinq médecins généralistes, les Drs Gwenaëlle Derrien et Anne Surrault, se partagent une assistante de consultation depuis trois mois. Séverine Soulard, 38 ans, était auparavant aide-soignante au centre hospitalier de La Roche-sur-Yon. Elle a choisi de se former à nouveau, après plusieurs rencontres et discussions avec le Dr Derrien et est désormais assistante de consultation à plein temps (35 heures par semaine).
Accueil, facturation, mise à jour
« Je m'occupe de l'accueil et de l'installation, je demande aux patients quel est le motif de leur consultation, leurs antécédents, s'ils sont à jour dans leurs vaccinations, leurs frottis. Une fois que tout est prêt, j'appelle le médecin qui prend le relais. À la fin, c'est moi aussi qui fais la facturation et mets à jour le dossier médical », explique la trentenaire, tout sourire, à la ministre.
Ici, les locaux sont quasi neufs (tout date de 2013) et adaptés à une telle configuration de travail, qui porte déjà ses fruits, estiment les deux généralistes. « Même si je n'ai pas encore évalué le gain de temps, je sais que j'ai le temps de voir plus de patients en urgence dans la journée », indique le Dr Derrien. « Avoir une assistante, c'est un gain de temps mais aussi d'énergie ! Rien que ce matin, on a pu gérer une crise d'épilepsie en salle d'attente sans prendre de retard sur les consultations ! Et les patients s'y retrouvent car, globalement, ils attendent moins et le temps passé avec eux est de meilleure qualité », complète le Dr Surrault.
La mise en place de ces assistants médicaux dans le département a été réfléchie depuis un an, avec l'agence régionale de santé (ARS), qui a apporté une aide financière, et l'URPS médecins libéraux des Pays de la Loire, avant même la signature officielle de l'avenant 7. Quatre configurations sont expérimentées : en MSP, en cabinet isolé, en cabinet de groupe monodisciplinaire et en cabinet secondaire.
Démonter les craintes
Le même partenariat a été porté avec les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), dont trois sont déjà créées dans le département, avec des missions complémentaires : soins non programmés, prévention, accès à un médecin traitant. Sur le secteur des Sables-d'Olonne, sur le littoral vendéen, l'enjeu est l'accès aux soins non programmés pendant la saison estivale, où le manque de médecins se fait sentir.
« La CPTS est donc partenaire avec les services des urgences du centre hospitalier de La Roche-sur-Yon et l'association locale qui gère la permanence des soins pour les médecins libéraux, explique l'une des jeunes médecins généralistes de la structure. Pour le moment, nous sommes 200 professionnels en tout, dont 70 médecins généralistes sur le territoire, mais tous ne sont pas encore adhérents. Il y a des réfractaires et des frileux mais en communiquant, on démonte pas mal de leurs craintes. »
Face à ces témoignages positifs, la ministre de la Santé s'est montrée très confiante quant à la montée en charge des dispositifs d'ici à 2022. « L'expérience sur le terrain confirme nos prévisions, les médecins expriment le fait que leur conditions de travail sont améliorées avec les assistants médicaux et que ça leur libère du temps médical utile, confie ce vendredi soir Agnès Buzyn au « Quotidien ». Aujourd'hui, j'ai vu des professionnels heureux, qui ont plaisir à exercer, cela nous conforte dans ce modèle que nous avons choisi. »
Même chose au sujet des CPTS, souvent taxées de complexité. « Les médecins sont résistants, mais petit à petit les freins sont levés. Les CPTS ne sont pas normées, au contraire, on laisse beaucoup de libertés aux professionnels, qui doivent s'engager sur l'accès à un médecin traitant, à des consultations sans rendez-vous, tout en gardant la liberté de le faire comme ils l'entendent », souligne Agnès Buzyn. « Je suis très optimiste après ce que j'ai vu aujourd'hui ! », conclut-elle.
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce
La prescription d’antibiotiques en ville se stabilise
Le Parlement adopte une loi sur le repérage des troubles du neurodéveloppement
Chirurgie : les protocoles de lutte contre l’antibiorésistance restent mal appliqués, regrette l’Académie