Un refus clair et net. « Nous sommes attachés à l'exercice coordonné et à l'amélioration des conditions de travail par l'emploi des assistants médicaux mais les deux textes ne sont pas du tout à la hauteur des attentes des médecins », explique, droit dans ses bottes, le Dr Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des médecins de France (FMF). Les adhérents de son syndicat en effet ont refusé, mardi soir, à une très large majorité de valider les deux textes conventionnels soumis à leur approbation : à 84 % contre l'avenant 7 sur les assistants médicaux et à 61 % contre l'accord conventionnel interprofessionnel sur les communautés professionnelles territoriales de santé (ACI/CPTS).
Signature de l’ACI CPTS : NON à 61,39 %
— FMF_Fédération des Médecins de France (@FMFofficiel) 19 juin 2019
Signature de l’Avenant 7 : NON à 84,45 %
Respectant la volonté de ses adhérents, la #FMF décide donc DE NE SIGNER NI L’ACI CPTS, NI L’AVENANT 7. #démocratie
Contraintes
Après un débat « très violent » au sein de la FMF, confie le généraliste de Clamart, les adhérents ont rejeté notamment les modalités de l'aide à l'embauche d'un assistant médical (dégressivité, contreparties). « On nous demande d'augmenter la productivité ! Ce serait possible si l'immobilier suit et permet d'agrandir les cabinets. Mais dans les grandes agglomérations, à 25 euros la consultation, je vois mal les médecins investir », ajoute le patron de la FMF.
Jugées« bureaucratiques », les CPTS n'ont pas davantage convaincu les adhérents de la FMF. « On va multiplier les réunions, les évaluations à tous les étages et en échange de quoi ? On va financer un coordinateur ! On prétend faire gagner du temps médical mais on va faire perdre du temps aux médecins en réunionites. Tout ce que nous demandons, c'est un dispositif simple et un financement à la hauteur », recadre le Dr Hamon.
Accompagner la mutation
Si la FMF a dit non, trois syndicats de praticiens libéraux (CSMF, SML et MG France) ont déjà accepté de signer ces deux textes, ce qui permet leur validation. La séance de signature officielle est prévue dès demain, jeudi, au siège de la CNAM.
Devant la presse ce mercredi, le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF, a défendu son paraphe. « Nous vivons une mutation de l'exercice libéral et la CSMF a pris ses responsabilités en décidant de l'accompagner et d'en être un acteur central », assume le néphrologue. Réunis en assemblée générale extraordinaire, les cadres confédérés avaient voté à 76 % pour la mise en place des assistants médicaux et à 82 % pour le développement des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS).
Sur les assistants, le Dr Ortiz a invité « chaque médecin à faire ses comptes et analyser si l'augmentation du nombre de patients pris en charge tel que le demande la CNAM est un objectif réalisable et compatible avec la qualité des soins ». La CSMF continue de promouvoir le modèle cible d'un assistant par médecin (qui sera possible uniquement en zone sous-dense). Concernant les CPTS, une organisation collective territoriale jugée « indispensable », le patron de la Conf' appelle tous les médecins à s'en saisir, sinon « d'autres le feront à leur place et à leur détriment », prévient-il, citant les hôpitaux publics, l'hospitalisation privée ou encore le secteur privé non lucratif.
Néanmoins consciente que les deux textes restent complexes et méconnus, la CSMF presse les agences régionales de santé (ARS) de « laisser le terrain s'organiser » et de simplifier au maximum l'application de ces réformes en se positionnant comme « accompagnateurs/facilitateurs » et surtout pas comme contrôleurs tatillons.
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce
La prescription d’antibiotiques en ville se stabilise
Le Parlement adopte une loi sur le repérage des troubles du neurodéveloppement
Chirurgie : les protocoles de lutte contre l’antibiorésistance restent mal appliqués, regrette l’Académie