Les femmes françaises ne sont pas égales dans leur accès à la contraception, selon une étude publiée par l'Institut national d'études démographiques (Ined) en collaboration avec l’Inserm. Les inégalités persistent dans l'utilisation des contraceptifs même remboursés. Malgré la couverture totale des soins de santé dont elles bénéficient, les femmes à faible revenu ont moins recours aux contraceptifs que les autres, et ceci à tous les âges de la vie reproductive.
Les auteurs ont utilisé les données de 14,8 millions de femmes françaises fournies par l'assurance-maladie, dont 11 % bénéficient de la complémentaire santé solidaire et sont donc considérées comme à faibles revenus. Selon les chiffres qu'ils ont publiés dans le journal Contraception, seulement 36 % d'entre elles utilisent un contraceptif remboursé, contre 46 % des femmes aux revenus plus élevés.
C'est aussi le type de contraception qui diffère : les contraceptifs oraux sont moins fréquents chez les femmes à faibles revenus âgées de 20 à 24 ans (23 % contre 38 %). En revanche, elles se tournent davantage vers les implants que celles qui ont des revenus moyens ou élevés (8 % contre 4 %).
Chez les plus âgées (45 à 49 ans), les femmes à faibles revenus utilisent moins fréquemment un DIU hormonal (6 % contre 14 %).
Difficultés d'accès aux prescripteurs
Les résultats de cette étude « remettent en question l'idée que le coût financier est le seul obstacle à l'utilisation des contraceptifs par les femmes à faible revenu », expliquent les auteurs. Ils identifient des barrières autres que financières, comme les difficultés d'accès aux médecins prescripteurs de contraceptifs et notamment aux gynécologues : cela expliquerait ainsi le faible recours au DIU hormonal.
Quant à un recours plus important à l'implant chez les femmes défavorisées, il pourrait être lié aux programmes de santé publique : elles en sont souvent la cible, en raison d'un risque plus élevé de grossesses non désirées, et les professionnels de santé pourraient les encourager à opter pour des contraceptifs plus efficaces.
Les auteurs plaident pour une amélioration de la compréhension des obstacles entravant l'utilisation des contraceptifs. Il serait alors possible de mieux éclairer le choix des femmes concernant l'espacement et le timing de leurs grossesses.
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce
La prescription d’antibiotiques en ville se stabilise
Le Parlement adopte une loi sur le repérage des troubles du neurodéveloppement
Chirurgie : les protocoles de lutte contre l’antibiorésistance restent mal appliqués, regrette l’Académie