Certains l'avaient déjà laissé entendre, le point épidémiologique hebdomadaire de Santé Publique France le confirme : la France connaît une « reprise de la circulation virale du SARS-CoV-2 ».
La circulation augmente, la situation hospitalière se stabilise
En effet, après 8 semaines de diminution continue, les indicateurs épidémiologiques sont repartis à la hausse en semaine 41 (du 11 au 17 octobre) au niveau national. À commencer par le taux de reproduction du virus (R-effectif), désormais supérieur à un. Mais surtout, le taux d’incidence du Covid-19 a augmenté de 10 % en moyenne pour atteindre 48 nouveaux cas pour 100 000 habitants (contre 44 en semaine 40).
Cette recrudescence concerne globalement toutes les régions, même si certaines apparaissent moins touchées. Par exemple, la Corse a vu son taux d’incidence augmenter de 2 % seulement, quand la Normandie et la Nouvelle Aquitaine ont enregistré un bond de plus de 30 %.
Si cette augmentation de la circulation virale ne s’accompagne pas encore d’une recrudescence de la pression hospitalière, les indicateurs hospitaliers, qui n’avaient également cessé de diminuer depuis plusieurs semaines, commencent à se stabiliser. En semaine 41, les nouvelles hospitalisations n’ont chuté que de 2 % (contre 23 % fin septembre), et les admissions en soins critiques de 4 % (contre 27 % deux semaines auparavant).
Une situation inédite
Pour autant, « je ne sais pas si on peut parler de reprise épidémique », a nuancé Isabelle Parent du Châtelet (responsable d’unité infections respiratoires et vaccinations à Santé Publique France) lors d’une conférence de presse. Alors que contrairement aux précédentes vagues, la couverture vaccinale apparaît relativement élevée (plus de 70 % de la population est vaccinée), l’agence semble attendre « d’autres signes avant-coureurs d’un redémarrage des contaminations […] et d’un impact en termes d’admissions à l’hôpital » pour confirmer une nouvelle vague.
D’autant que la semaine dernière était « un peu particulière », a ajouté une autre experte de l’agence, Laëtitia Huiart. En effet, le week-end dernier, les tests de dépistage ont été déremboursés, avec un possible impact sur le taux de positivité, le nombre de cas et le nombre de personnes testées parmi les symptomatiques. Même si, pour le moment, les conséquences de la mesure en particulier sur le nombre de cas (et le taux d’incidence) enregistré la semaine dernière apparaissent limitées, admet l’instance.
La diminution d’efficacité des vaccins en cause ?
Un chiffre conduit Santé Publique France à avancer une autre hypothèse sur l'origine de ce rebond. En effet, si le taux d’incidence a augmenté de 10 % en moyenne dans toute la population, il s’est élevé de plus de 30 % chez les personnes de plus de 60 ans. La baisse d’efficacité des vaccins au fil du temps pourrait donc entrer en ligne de compte. « On sait que [les personnes âgées] ont été vaccinées il y a plusieurs mois maintenant, en début de compagne, or on sait également que la protection conférée par cette vaccination à 2 doses baisse avec le temps », explique le Dr Parent, qui insiste ainsi sur l’importance de la campagne de rappel, alors que 13,7 % des 65 ans auraient déjà reçu cette troisième dose.
Dans ce contexte, Santé Publique France appelle aussi à « maintenir l’adhésion aux gestes barrières à un haut niveau ».
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