C’est une évolution que les experts craignaient déjà depuis quelques semaines. Après 11 semaines consécutives d’amélioration de l’état sanitaire du pays, la circulation du SARS-CoV-2 repart à la hausse dans l'hexagone. Telle est la conclusion du dernier point épidémiologique de Santé Publique France.
De fait, en semaine 26, soit entre le 28 juin et le 4 juillet, certains indicateurs épidémiologiques qui chutaient depuis fin avril ont enregistré une nouvelle augmentation. À commencer par le taux d’incidence du Covid-19, qui, avec 2 360 cas en moyenne chaque jour, s'est accru, au niveau national, de plus de 30 % par rapport à celui calculé la semaine précédente. Une tendance certes plus nuancée à l’échelle départementale, mais qui touche toutes les régions métropolitaines.
Allègement des mesures de freinage et voyages en cause
Pour les épidémiologistes, cette recrudescence épidémique peut s’expliquer au moins par deux phénomènes.
D’abord, Santé Publique France pointe un recul de l’application systématique des mesures barrière. D’après la dernière enquête CoviPrev, fin juin, seuls deux tiers des répondants déclaraient saluer en évitant le contact physique (contre plus de 70 % lors de la précédente enquête), et moins de 40 % disaient éviter les regroupements en face-à-face (contre près de 45 % précédemment). « Une diminution significative concernant l'adoption systématique [du port du masque] était observée (70 % en vague 25 vs 82 % en vague 24) », a également été notée. De plus, les données de contact-tracing témoigneraient d’une « une forte hausse du nombre de cas ayant fréquenté des lieux propices à la contamination (réunions privées, restaurants et bars…) », qui concernerait en particulier les 15-44 ans – chez qui le taux d’incidence du Covid-19 a augmenté de plus de 50 %.
Mais les voyages à l’étranger, favorisés par le début des vacances, pourraient aussi être en cause.
Le variant Delta gagne du terrain
En outre, l’agence évoque le variant Delta, qui continue de gagner du terrain. Si bien qu'il pourrait devenir majoritaire en France dès la fin de la semaine comme l'a d'ailleurs laissé entendre Olivier Véran, ce matin sur France Inter. En semaine 26, 43 % des prélèvements positifs criblés s’avéraient positifs à la mutation L452R (portée à plus de 90 % par le variant Delta), contre 21 % en semaine 25, confirmant que la proportion d'infections dues à ce clone double chaque semaine.
Certes, le rôle de ce variant dans la recrudescence de l’épidémie n’apparaît pas encore certain – une corrélation nette entre augmentation de l’incidence et hausse de la proportion de prélèvements positifs à la mutation L452R ne peut pour le moment pas être établie dans toutes les régions, comme en Martinique où l'épidémie repart très nettement malgré le caractère très minoritaire du mutant Delta. Cependant, ce que craint clairement Santé Publique France, c’est que ce clone n’aggrave la dynamique d’augmentation virale et ne provoque une remontée de la pression hospitalière. Car si le nombre d’admissions à l’hôpital ou en services de soins critiques a continué de baisser en semaine 26, cette diminution apparaissait bien moins marquée que précédemment.
Ainsi l’agence appelle-t-elle à suivre « avec attention » l’évolution du taux d’hospitalisation au cours des prochaines semaines, mais surtout à « encourager à la vaccination toutes les personnes éligibles, avec des mesures spécifiques de facilitation d’accès pour les plus âgées », chez qui la couverture vaccinale peine à progresser.
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