Covid-19 : l’ANSM « retient l’hypothèse » d'un rôle du vaccin de Pfizer dans la survenue de myocardites

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Publié le 05/07/2021
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Crédit photo : BURGER/PHANIE

Un nouvel effet indésirable du vaccin de Pfizer vient-il d’être entériné par l’Agence nationale de sécurité des médicaments et des produits de santé (ANSM) ? C’est ce que suggère le dernier point de l’instance sur la surveillance des vaccins anti-covid-19, qui couvre des données déclarées jusqu’au 24 juin et dans lequel l’ANSM affirme « retenir l’hypothèse d’un rôle du vaccin Comirnaty dans la survenue [de] myocardites ».

Voilà en effet plus de deux mois que de premiers cas de myocardites ou de péricardites post-vaccinales ont été notés en Israël, et ce en particulier chez de jeunes hommes. Des signalements qui avaient conduit dès le mois de mai l’ANSM à examiner de plus près les données de pharmacovigilances françaises relatives à ce genre d’effets indésirables. Depuis, un total de 45 cas de myocardites – dont 14 survenus chez des moins de 30 ans – a été recensé en France et passé au crible de l'agence.

Résultat : « une analyse préliminaire a permis de montrer un excès du nombre de cas rapportés avec le vaccin Comirnaty par rapport au nombre attendu dans la population générale de moins de 50 ans », rapporte l’ANSM.

Cependant, l’agence rassure. Pour elle, ces myocardites constitueraient des effets indésirables en fait rares et pas si graves du vaccin, la majorité des personnes concernées étant rétablies ou en cours de rétablissement. Ainsi, ces cas « ne [remettent] pas en cause le rapport bénéfice/risque du vaccin », souligne l’ANSM. Celle-ci préconise toutefois au grand public de consulter rapidement devant des dyspnées, des douleurs thoraciques ou des sensations de troubles du rythme d’apparition consécutive à la vaccination.

Pas de lien encore établi avec les péricardites

S’agissant des péricardites observées après administration du vaccin de Pfizer, l’ANSM ne se prononce en revanche pas encore sur le rôle de Comirnaty. Néanmoins, face aux 95 cas déclarés en France, et ce en particulier chez des femmes de 61 ans d’âge médian et dans un délai de 6 jours après l’injection, « le comité de suivi confirme la nécessité de poursuivre le suivi du signal potentiel de péricardite ».

D’autres vaccins concernés ?

À noter par ailleurs que l’ANSM affirme qu'elle examinera également des déclarations de myocardites ou péricardites potentiellement liées à d’autres vaccins anti-covid-19. En effet, l’agence rapporte avoir identifié, dans le cadre de sa « surveillance spécifique des myocardites et péricardites », plusieurs cas survenus après administration du vaccin de Moderna (7 cas de myocardites et 9 cas de péricardites) ou du vaccin d’AstraZeneca (7 cas de myocardites et 34 cas de péricardites).


Source : lequotidiendumedecin.fr