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Déploiement de la 5G : toujours pas de preuve d’un risque sanitaire accru par rapport à la 4G

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Publié le 18/02/2022
La 5G n'est a priori pas plus risquée pour la santé que la 4G. C'est ce que confirme l’Agence nationale de sécurité sanitaire et alimentaire (Anses) dans une version actualisée de son expertise de 2021 sur les potentiels effets sanitaires de la 5G.

Crédit photo : VOISIN/PHANIE

L’Agence nationale de sécurité sanitaire et alimentaire (Anses) estime toujours qu’il est « peu probable » que le déploiement de la 5G s’accompagne de nouveaux risques pour la santé. Telle est la conclusion d’une version actualisée de son expertise de 2021 sur les effets potentiels de cette nouvelle génération de réseau de téléphonie mobile - censée permettre des communications à haut débit entre téléphones mobiles et antennes relais ainsi qu'entre objets connectés.

Un premier rapport soumis à consultation

Au printemps dernier, l’Anses avait déjà jugé qu’aucune preuve ne suggérait que la mise en place de cette nouvelle technologie pourrait provoquer plus d’effets délétères que la 3G ou la 4G. Et ce, à aucune des trois bandes de fréquences auxquelles devrait être déployée la 5G : la bande de 700 MHz à 2,1 GHz (déjà utilisée), la bande de 3,5 GHz (qui commence à être installée au moyen de nouvelles antennes capables de focaliser les ondes électromagnétiques vers les utilisateurs), et la bande de 26 GHz (pas encore utilisée).

Cependant, face à un certain « intérêt sociétal pour le sujet » et dans l'objectif de « recueillir d’éventuelles données complémentaires », l’agence avait décidé de soumettre son premier rapport d’expertise à une consultation publique. Si bien qu’entre avril et juin dernier, associations, industriels ou citoyens plus isolés ont proposé plus de 200 contributions, que l’agence rapporte avoir analysées avant de « compléter et modifier (son avis initial) en tenant compte des éléments pertinents apportés ».

De plus, l’instance s’est également penchée sur de nouvelles informations concernant les effets de la radiofréquence. « L’avis et le rapport actualisés (…) tiennent (…) compte des dernières données disponibles de l’Agence nationale des fréquences (ANFR) en matière d’exposition aux champs électromagnétiques mesurés au voisinage des antennes relais 5G ».

Exposition aux ondes de même niveau qu'avec la 4G

Au total, pour l’Anses, ces nouveaux éléments « confortent » les conclusions de son expertise initiale. En effet, pour l’agence, aux bandes de fréquences 700 MHz-2,1 GHz et 3,5 GHz, il semble toujours « peu probable que le déploiement (de la 5G) entraîne de nouveaux risques pour la santé, comparé aux résultats des expertises sur les générations de téléphonie précédentes ».

Car dans ces bandes de fréquences, « les niveaux globaux d’exposition aux champs électromagnétiques seront comparables ou légèrement supérieurs à ceux des technologies existantes », réexplique l’instance. De fait, les ondes de 700 MHz à 2,1 GHz sont déjà utilisées dans le cadre de la 3G et la 4G.

De plus, comme l'indiquait l'agence en avril dernier, concernant les ondes de fréquence 3,5 GHz - associées à une pénétration des tissus a priori 40 % moindre que la bande précédente - les niveaux d’exposition devraient se maintenir bien en deçà des valeurs limites d’exposition. À la condition toutefois que l'évolution du volume de données échangées suive celle observée en Corée du Sud, premier pays à utiliser la 5G.

Pénétration moindre des ondes des bandes de 26 GHz

S’agissant de la bande de fréquences 26 GHz, l’agence reste également rassurante. Comme l’année dernière, elle souligne qu’à ces fréquences, les ondes électromagnétiques présentent un potentiel « de pénétration beaucoup plus faible (au sein des tissus) », de l’ordre du millimètre. Elle continue toutefois de reconnaître que les données sur cette bande « qui n’est pas encore exploitée » restent « trop peu nombreuses pour conclure à l’existence ou non d’effets sanitaires ».

Aussi, le travail d'estimation des risques sanitaires de la 5G n’est pas fini. « Il est nécessaire de poursuivre la production de données, en particulier pour suivre l’évolution de l’exposition des populations au fil de l’extension du parc d’antennes et de l’augmentation de l’utilisation des réseaux 5G », plaide l'Anses. De potentiels effets délétères de la 5G « comme le développement de cancer, l’altération du fonctionnement cérébral ou de la fertilité continuent de faire l’objet de travaux », assure en particulier l'agence.

L’agence entend aussi s’intéresser, au-delà des effets biologiques des ondes électromagnétiques, aux conséquences sanitaires d'une possible évolution des usages technologiques liée à la 5G. « L’Anses souligne dans cet avis actualisé l’importance d’identifier au plus tôt les impacts environnementaux et sociétaux du numérique, que la technologie 5G va probablement accélérer. »


Source : lequotidiendumedecin.fr