Dans son Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH, 1er/09/20), Santé publique France, indique qu’en 2017, un patient sur 20 hospitalisés était infecté. Une prévalence qui n’a pas évolué depuis 2012 alors que « les enquêtes antérieures avaient montré une diminution constante depuis 2001 ». En 2017, le nombre de patients infectés a même augmenté en court séjour, en particulier dans les services de chirurgie. L'augmentation concerne les infections du site opératoire profondes ou d’organe et pas superficielles. La prévalence de ces infections liées aux soins augmente chez certains patients présentant des facteurs de risque, comme ceux souffrant d’une affection maligne.
C’est ce que révèle l’enquête nationale de prévalence sur les infections associées aux soins (IAS) en établissement de santé (ES), qui a été faite à partir d’un échantillon représentatif incluant plus de 80 000 patients répartis dans 403 établissements (publics et privés, avec presque tous les types d’hospitalisation, comme les courts séjours, les soins de suite et de réadaptation, à l’exception de certaines hospitalisations - à domicile, de jour, etc.).
Le BEH rappelle qu’une infection associée aux soins est une infection survenant au décours « d’une prise en charge (diagnostique, thérapeutique, palliative, préventive ou éducative) d’un patient, et si elle n'était ni présente, ni en incubation au début de la prise en charge ».
Cette enquête montre que les quatre principales localisations de ces infections représentant 71,5 % des sites infectieux documentés sont : les voies urinaires (28,5 %), les sites opératoires (15,9 %), les pneumonies (15,6 %), et les bactériémies (11,4 %). Les infections des osseuses et articulaires représentent 2,9 % de ces infections. À noter qu’un patient infecté sur trois est porteur d’au moins un dispositif invasif (cathéter, sonde urinaire, assistance respiratoire).
Baisse de prévalence des infections par SRAM
Quatre agents microbiens sont particulièrement fréquents : Escherichia coli, Staphylococcus aureus, Enterococcus faecalis et Pseudomonas aeruginosa représentent la moitié des micro-organismes identifiés dans ces infections.
Il y a cependant quelques bonnes nouvelles : une baisse de la prévalence des patients infectés par le Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (SARM) entre 2012 et 2017 (confirmant la tendance constatée depuis 2001). La prévalence des patients infectés par des entérobactéries résistantes aux céphalosporines de 3e génération (C3G) est quant à elle restée stable entre 2012 et 2017 ; en revanche « celle des patients infectés par des entérobactéries productrices de β-lactamases à spectre étendu (EBLSE) a augmenté sur cette période », souligne le BEH.
En conclusion, les auteurs de cet article insistent sur la poursuite voire le renforcement des efforts pour lutter contre ces infections les plus fréquentes et les plus graves, en particulier les infections des sites opératoires, les bactériémies, les pneumonies et les infections urinaires.
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