Après les graves inondations causées par la tempête Daniel dans l’est de la Libye, un bilan, même provisoire, reste encore difficile à établir.
Si un représentant du gouvernement internationalement reconnu de Tripoli a évoqué « plus de 2 300 morts », environ 7 000 blessés à Derna et plus de 5 000 personnes portées disparues, les responsables du gouvernement rival qui siège dans l'est de la Libye affirme que « plus de 5 200 » personnes ont péri dans la ville de 100 000 habitants.
« Je m’attends à ce que le nombre de morts s'élève à 10 000 », a averti le 11 septembre le ministre de la Santé au sein de ce gouvernement, Othman Abdeljalil, soulignant que nombreux quartiers étaient toujours inaccessibles. Selon cette autorité, les deux principaux barrages sur la petite rivière de Wadi Derna ont lâché, provoquant d’énormes coulées de boue, détruisant les ponts et emportant des immeubles.
La Fédération Internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) fait, quant à elle, état d'un bilan « énorme », avec des milliers de morts et 10 000 disparus. « Les besoins humanitaires dépassent largement les capacités du Croissant-Rouge libyen et même les capacités du gouvernement », a indiqué Tamer Ramadan, un responsable du FICR, lors du point de presse régulier de l'ONU à Genève.
Une mobilisation internationale
Sur place, les secouristes semblent dépassés par l'ampleur de la catastrophe. Routes coupées, éboulements de terrains et inondations les ont empêchés d’atteindre la population, livrée à elle-même. Les photos et vidéos diffusées par les médias ou relayées sur les réseaux sociaux montrent des monticules de débris dans les rues, des façades d'immeubles éventrées, des voitures renversées ou encore des dépouilles enveloppées dans des couvertures ou des draps.
Face à l’ampleur de la catastrophe, des convois d’aide en provenance de la Tripolitaine, dans l'Ouest, ont été acheminés vers Derna. Le gouvernement de Tripoli dirigé par Abdelhamid Dbeibah a annoncé l'envoi de deux avions-ambulances et d'un hélicoptère, de 87 médecins, d'une équipe de secouristes et de recherche cynophile ainsi que des techniciens de la Compagnie nationale d’électricité pour tenter de rétablir rapidement le courant coupé.
Des équipes de secouristes envoyées par la Turquie et des Émirats arabes unis sont également arrivées dans l'est de la Libye, selon les autorités. Et l'Algérie a annoncé l'envoi d'une « importante aide humanitaire » composée de produits alimentaires et médicaux, de tentes et de vêtements, à bord de huit avions militaires. L'Égypte et l'Italie ont également annoncé l'envoi d'aide.
L’ambassadeur américain en Libye, Richard Norland, a indiqué que l'ambassade avait émis une « déclaration de besoin humanitaire (qui) autorisera le financement initial que les États-Unis fourniront en soutien aux efforts de secours en Libye. » De son côté, « l'UE suit de près la situation et se tient prête à apporter son soutien », a indiqué le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrel.
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