Où en est-on en France, en matière d’infections invasives à streptocoques du groupe A (IISGA) ? Alors que fin 2022, les autorités sanitaires ont tiré la sonnette d'alarme, pointant une hausse inhabituelle des cas graves, un nouveau bilan publié le 13 avril par Santé publique France (SPF) fait le point.
Basé sur des données arrêtées fin mars, ce document suggère que si la situation tend à se stabiliser, le problème n'est pas encore complètement derrière nous.
Une circulation bactérienne toujours importante
Le bilan met en évidence « une tendance à la stabilisation du nombre des cas pédiatriques d’IISGA sévères hospitalisés en service de soins critiques depuis la semaine 02-2023 », avec la notification de 49 cas supplémentaires par rapport à fin janvier. Parmi les 170 cas recensés depuis septembre 2022, « 13 sont décédés et six autres décès par IISGA avant leur admission à l’hôpital ont été signalés », précise SPF.
Par ailleurs le Centre national de référence des Streptocoques note une diminution progressive du nombre de souches invasives reçues au premier trimestre 2023, chez les adultes comme chez les enfants.
En revanche, en médecine ambulatoire, le nombre de consultations et de passages aux urgences pour les infections non invasives à strepto A (angines et scarlatines) reste depuis septembre 2022 au-dessus des niveaux observés avant l’épidémie de Covid-19, « traduisant une circulation des streptocoques de groupe A toujours importante ».
Surinfections
Sur le plan étiologique, SPF écarte à nouveau, comme elle l’avait déjà fait en janvier, l’hypothèse d’une hausse due à l’émergence d’une souche bactérienne nouvelle. Et suggère là encore que la situation épidémiologique actuelle serait « possiblement liée à l’augmentation de la fréquence du génotype emm-1 déjà connu ».
La recrudescence des infections à SGA pourrait aussi « s’expliquer, au moins en partie, par un rebond des infections à strepto A post mesures barrières notamment chez des enfants dont le système immunitaire n’a pas été au contact avec les souches qui circulent habituellement », avancent les experts.
Enfin, alors que plus de la moitié des cas graves pédiatriques sont survenus dans un contexte ou dans les suites d’une infection virale type grippe ou VRS, nombre de ces IISGA pourraient correspondre à des surinfections d’infections respiratoires virales et avoir été favorisées par l'importance de la triple épidémie de bronchiolite, Covid et grippe de cet hiver.
La vigilance reste de mise
Pour Santé publique France, la stabilisation de la situation observée depuis le début de l’année 2023 s'explique d’ailleurs « probablement par une moindre circulation de ces virus depuis ces dernières semaines » . Cependant, « il est nécessaire de rester vigilant quant à la survenue de cas sévères notamment du fait de la persistance de la circulation des streptocoques A à un niveau inhabituellement élevé », met en garde l’agence sanitaire. Et de rappeler que « la varicelle, dont le virus circule actuellement à un niveau encore faible en France métropolitaine, est connue pour être un facteur de risque d’IISGA et pourrait également contribuer à une recrudescence des infections sévères chez les enfants »…
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