Comment avez-vous vécu cette crise au sein des établissements ?
Nous l'avons vécue avec une réelle intensité. D'autant que nous avons été confrontés à une vraie inquiétude de la part des communautés de professionnels hospitaliers et des Ehpad qui étaient en première ligne. Et cela dans des conditions extrêmement difficiles notamment sur la question des équipements et protections individuels. Il faut le noter, les équipes ont toutes été au rendez-vous au niveau professionnel mais aussi personnel et s'interrogent sur la situation. C'est pourquoi la responsabilité des personnels encadrants, soignants, mais aussi généraux et de direction est d'accompagner nos personnels d'un point de vue individuel et collectif dans une période où il faut accepter de ne pas avoir toutes les réponses. Car nous nous situons clairement dans du moyen, voire du long terme du déconfinement potentiel. Il va y avoir un enjeu extrêmement important à faire face à cette épidémie dans les prochains mois et à tenir sur la durée. Car dans les territoires les plus impactés, l'essoufflement guette parfois.
Anne Wernet, présidente du SNPHARE, dénonçait hier la déconnexion du terrain des cadres administratifs sur le terrain, aussi bien avant la crise que pendant ?
Les points de vue qui consisteraient à opposer les soignants et le reste de la communauté hospitalière qui est présente quotidiennement sont pour moi des analyses un peu courtes. Car à ma connaissance les directions des établissements sont en permanence en cellule de crise toujours en train de trouver des solutions alternatives pour résoudre les problèmes d'approvisionnement en masques, en surblouse, Sans ces cellules de crise, la situation serait encore plus tendue. En témoigne l'exemple des cadres soignants clairement en première ligne obligés de prendre en compte l'absentéisme des personnels malades ou absents pour des raisons diverses liées à cette épidémie. Je préfére donc penser que la grande majorité des communautés hospitalières sont unies pour dépasser cette crise. D'ailleurs, j'ai peu d'échos (même s'il en existe quelques unes) d'équipes hospitalières qui ne seraient pas complètement mobilisées.
Pour autant, les équipes hospitalières n'ont-elles pas eu à se plaindre par le passé ?
Certes, la situation que nous vivons aujourd'hui est la conséquence du fait que nous n'avons pas été entendus depuis des années sur l'inadéquation de nos organisations hospitalières et médico-sociales. En effet, depuis longtemps, nous expliquons que les modalités du pilotage du système de santé ne sont pas adaptées à la situation. Bref, la vision administrative des pouvoirs publics (à ne pas confondre avec celle des administratifs hospitaliers) qui passait par la restriction de moyens et donc par la fermeture de lits est désormais caduque depuis la survenue de cette épidémie. Le sujet est maintenant d'avoir les moyens technologiques et techniques de répondre à ce genre de pandémie. Bien sûr, l'objet n'est pas de répondre en permanence à une telle épidémie. Toutefois, nous demanderons à ce que toutes les leçons en soient tirées. Chaque année, la survenue de la grippe hivernale provoque l'embolisation des services d'urgence et de spécialités, ce qui met sous tension et à bout de souffle notre système hospitalier.
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