Le mois de mai signe cette année encore la reprise de la surveillance saisonnière du moustique tigre et des arboviroses qui lui sont liées. Présent en métropole où il étend son territoire de manière significative et continue depuis 2004, Aedes albopictus est désormais installé dans 67 départements (voir carte ci-dessous).
Limiter le risque de circulation des arbovirus
La surveillance vise à la fois à ralentir la progression de l’implantation du moustique tigre dans les départements où il n’est pas encore présent et à limiter le risque d’importation et de circulation des virus dont il peut être le vecteur en métropole. « Le moustique tigre peut s'infecter en métropole en piquant un voyageur malade et transmettre secondairement le virus à des personnes non immunisées lors de piqûres suivantes, rappelle la Direction générale de la Santé dans un communiqué. Un cycle de transmission autochtone peut ainsi être généré et à l'origine d'un ou plusieurs foyers épidémiques ».
Dans ce contexte, les autorités sanitaires rappellent aux professionnels de santé « qu’il est très important de signaler à leur Agence régionale de santé (par téléphone, télécopie…) tout cas de dengue, de chikungunya ou de Zika ».
Ce signalement « permet aux autorités locales de mettre rapidement en œuvre des mesures de gestion autour des cas », insiste la DGS. Pour éviter la mise en place d’un cycle de transmission autochtone de ces maladies, une enquête est réalisée autour de chaque cas humain recensé dans un département où le moustique tigre est installé. Si le moustique est effectivement présent autour du domicile du malade, des traitements insecticides peuvent être réalisés par des opérateurs de démoustication.
Déclaration obligatoire
Ces trois pathologies comptent par ailleurs parmi les pathologies à déclaration obligatoire tout au long de l’année. Les critères de déclaration sont d'ordre clinique mais aussi biologique. Ainsi pour le chikungunya, elle se fait en cas fièvre > 38,5 d’apparition brutale avec douleurs articulaires invalidantes et confirmation biologique par IgM positive, PCR positive ou séroconversion. De même pour la dengue, la notification repose sur des éléments cliniques (fièvre > 38,5 de début brutal avec au moins un signe algique type myalgies, arthralgies, céphalées, lombalgies ou douleur rétro-orbitaire) et au moins un des critères biologiques suivants : RT-PCR ou test NS 1 ou IgM positifs ou séroconversion ou augmentation x4 des IgG sur deux prélèvements distants. Pour le Zika, les critères de déclaration sont uniquement biologiques : RT-PCR positive sur sang, urine ou autre prélèvement ou sérologie IgM positive ou séroconversion ou multiplication par 4 du titre des IgG spécifiques.
Moins de 200 cas identifiés en 2021
En 2021, 164 cas importés de dengue (dont 105 en provenance de La Réunion) et 3 de chikungunya ont été recensés en France métropolitaine du 1er mai 2021 au 10 décembre. Deux cas autochtones de dengue ont aussi été identifiés l’un dans le Var et l’autre à Montpellier. Ces deux cas sont restés isolés.
Le moustique tigre est désormais implanté dans près des deux tiers des départements de métropole
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce
La prescription d’antibiotiques en ville se stabilise
Le Parlement adopte une loi sur le repérage des troubles du neurodéveloppement
Chirurgie : les protocoles de lutte contre l’antibiorésistance restent mal appliqués, regrette l’Académie