La France boit moins, mais toujours trop

Publié le 23/01/2024

Crédit photo : VOISIN/PHANIE

Des résultats encourageants mais insuffisants. Telles sont les conclusions de deux études que publie Santé publique France en marge de la 4e édition du Dry January français sur l’évolution de la consommation d’alcool et sa perception sur le territoire. Ces dernières décennies, le volume de la vente d’alcool a globalement baissé, mais les modes de consommation se sont modifiés, en particulier chez les femmes. Les deux articles sont parus dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH).

Ainsi dans un premier article peut-on lire que la consommation d’alcool hebdomadaire et quotidienne des 18-75 ans, tous sexes confondus, a diminué en France (métropole et Drom) entre 1992 et 2021, passant de 62,6 % en 2000 à 39 % en 2021 concernant les consommations hebdomadaires, et de 23,9 % en 1992 à 8 % en 2021 pour les consommations quotidiennes. Concernant le nombre annuel moyen de litres d’alcool pur par habitant, il est passé de 11,7 à 10,5 litres entre 2017 et 2021.

Les caractéristiques démographiques indiquent que cette tendance à la baisse concerne en particulier les hommes de la tranche des plus de 55 ans, et les femmes de plus de 45 ans. Un dernier chiffre vient marquer cette étude, celui des alcoolisations ponctuelles importantes (API) considérées comme un comportement à risque, et qui voit son incidence augmenter chez les femmes tandis que celle des hommes stagne.

Des initiatives collectives qui gagnent en popularité

Ces dernières années fleurissent un peu partout à l’international des « défis d’abstinence d’alcool », dont le Dry January exporté en France en 2020.

D’après l’étude des données du Baromètre de Santé publique France, le défi Dry January semble plutôt populaire chez les 18-75 ans avec, en 2021, 53 % de cette tranche d’âge qui le connaissaient. Parmi eux, 4,5 % avaient modifié leur consommation d’alcool pour le mois de janvier, dont la moitié s’était complètement abstenue.

Les données ne révèlent pas de différence entre les sexes, mais montrent que les jeunes et les classes sociales moins avantagées étaient moins familiers du défi, et les personnes ayant une consommation à risque moins engagées. Si l’âge médian des participants était de 41 ans, les hommes âgés de 55 à 75 ans étaient moins présents parmi eux. Un sondage Ifop de 2022 indiquait, lui, une intention de participation au Dry January de 33 % en France en 2023.

Au vu de la consommation d’alcool qui reste très élevée des Français en 2021 malgré tout, les auteurs appellent à renforcer les initiatives telles que le Défi de janvier.


Source : lequotidiendumedecin.fr