La situation épidémiologique commence à se stabiliser après une longue et intense baisse de la circulation du virus. Tel est le bilan que dresse Santé Publique France pour la semaine 25 dans son dernier point épidémiologique.
De fait, entre le 21 et le 27 juin, si une diminution des indicateurs épidémiologique a encore été enregistrée, celle-ci est apparue moins marquée que lors des semaines précédentes. Ainsi le taux d’incidence du Covid-19 a-t-il diminué de seulement 23 % par rapport à la semaine 24, alors qu’une chute de 40 % avait été observée précédemment. De même, « le taux de positivité des tests [tend] à se stabiliser à 0,8 % […] après 9 semaines de baisse », et la régression du nombre de nouvelles hospitalisations et d’admissions en services de soins critiques s’est poursuivie à des niveaux moindres qu'auparavant.
Une évolution relativement prévisible. « Évidemment, du fait du niveau plutôt bas de l’épidémie et des fortes baisses des semaines précédentes, on s’attendait à ce que l’épidémie atteigne, à un moment donné, un point de stabilisation », expliquait ce matin Santé Publique France lors d’une conférence de presse. Cependant, le fait que cette stabilisation survienne dans un contexte marqué par l’expansion du variant Delta inquiète. « La progression du variant delta pourrait conduire à une recrudescence de l’épidémie dans les semaines à venir », prévient l’agence.
Le variant Delta continue de gagner du terrain
« La proportion du variant Delta augmente fortement », souligne en effet Santé Publique France. Même si une « grande hétérogénéité départementale » est notée, la proportion de tests criblés positifs à la mutation L452R, majoritairement portée par le variant Delta, a dépassé 20 % la semaine dernière.
Dans ces conditions, l'épidémiologiste Daniel Levy-Bruhl (SPF, responsable de l’unité infections respiratoires et vaccination) estime qu’il semble inévitable que ce clone devienne dans les prochaines semaines majoritaire en France. Une prévision d’ailleurs corroborée par une récente analyse de risques du Centre européen de contrôle des maladies (ECDC), qui estime qu’en Europe, 70 % des nouvelles infections au SARS-CoV-2 devraient être dues au variant Delta d’ici début août. Un chiffre qui pourrait même atteindre 90 % avant septembre.
Avec à la clé, le risque d'une nouvelle recrudescence du Covid-19. Car dans les régions où le variant Delta a récemment gagné le plus de terrain, on note une « multiplication des situations de transmissions communautaire » et « une circulation plus soutenue du virus ».
Ralentissement de la vaccination
La situation apparaît d’autant plus préoccupante qu’une baisse de l’adhésion de la population à diverses mesures de contrôle encore en vigueur semble avoir été notée. Par exemple, Santé Publique France évoque une réticence grandissante des Français à désigner leurs cas contacts. Mais surtout, « la progression de la vaccination s’est ralentie depuis quelques semaines, notamment chez les personnes les plus âgées ».
Pourtant, l'agence confirme l’efficacité des vaccins anti-covid-19 en vie réelle en France. D’après une étude cas-témoin réalisée en croisant les bases de données « Vaccin COVID » et SI-DEP, l’agence estime en effet l’efficacité préventive des vaccins contre les formes symptomatiques chez les plus de 50 ans à 84 % après 2 injections et 46 % après une seule dose. Des performances qui devraient se maintenir contre le variant Delta à en croire diverses annonces de l’EMA ou de laboratoires réalisées cette semaine. Du moins après la seconde dose. En revanche, « Il est prouvé que ceux qui n’ont reçu que la première dose d’un cycle de vaccination en deux doses sont moins bien protégés contre l’infection par le variant Delta que contre les autres variants, quel que soit le type de vaccin », souligne l’ECDC dans son analyse de risque.
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