L’utilisation des ingrédients sucrants dans les aliments transformés recule en France, mais une grande majorité des produits étudiés en contiennent toujours au moins un, même quand les produits sont salés, indique l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses).
Dans un rapport publié le 19 mars, les étiquettes de plus de 54 000 produits présents sur le marché entre 2008 et 2020 ont été scrutées pour identifier la présence d’ingrédients sucrants ou vecteurs de goût sucré : saccharose, aspartame, dextrose, sirop de mélasse, sirops de glucose-fructose, miel, jus de fruits, caramel…
Un recul plus important pour les produits salés
Résultats ? Plus des trois quarts (77 %) des produits étudiés contenaient au moins un ingrédient sucrant ou un vecteur de goût sucré. Dans plus de la moitié des produits (58 %), du saccharose a été retrouvé. Une proportion similaire (59 %) utilisait une classe ou une combinaison de deux classes d’ingrédients sucrants ou vecteurs de goût sucré.
Globalement, l’utilisation de ces ingrédients est en baisse depuis 10 ans, les reculs les plus importants étant observés pour les produits salés. Le recours à l’aspartame est par exemple passé de 1,8 % à 0,4 % des produits. Cette tendance, explique l’Anses, est liée à des reformulations de produits par les industriels. Ces derniers s’orientent vers des produits perçus comme plus « naturels » : les sirops de sucre ou les édulcorants de synthèse sont moins utilisés au profit du sucre blanc ou des jus de fruits.
Malgré cette tendance, « les résultats ne témoignent pas forcément d’une diminution de la teneur en sucres totaux dans les produits », souligne Julie Gauvreau-Béziat, cheffe de l’unité observatoire des aliments. L’étude ne portait pas sur les quantités utilisées, qui restent des données rarement indiquées sur les emballages. « Un produit utilisant moins d’ingrédients sucrants ou vecteurs de goût sucré qu’avant n’a pas forcément une moindre teneur en sucres. La suppression d’un ingrédient sucrant peut aller de pair avec la révision de la proportion des autres ingrédients », poursuit-elle.
Des boissons moins sucrées grâce à une taxe ciblée
La dynamique se retrouve tout de même dans l’étude sectorielle de l’Agence sur les teneurs en sucres des boissons rafraîchissantes sans alcool. L’analyse de 4 500 produits (sodas, eaux aromatisées, boissons aux fruits, boissons énergisantes, etc.) montre une baisse de la teneur en sucres. « Cette tendance initiée entre 2010 et 2013 s’accentue fortement à partir de 2013 », est-il souligné.
L’Anses voit dans ce recul les conséquences d’un accord collectif entre industriels et pouvoirs publics pour diminuer de 5 % le taux moyen de sucres dans les boissons et de l’instauration en 2012 d’une taxe sur les boissons sucrées, devenue proportionnelle à la teneur en sucres ajoutés en 2018. « Il existe une marge de réduction des teneurs en ingrédients sucrants pour un grand nombre de produits », en conclut l’agence. Pour l’heure, environ 20 % des adultes et 25 % des 13-17 ans dépassent les 100 g d’apport quotidien recommandé en sucre. Chez les enfants aussi, les repères alimentaires sont peu respectés : 75 % des 4-7 ans et 60 % des 8-12 ans consomment plus que les 60 g recommandés par jour.
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