Tout a commencé lors d’un séminaire organisé en 2016, au siège de la fédération française de rugby. À l’époque, la FFR propose de tester la pratique de ce sport dans la prise en charge de pathologies chroniques. Conviée avec d’autres spécialistes, la Dr Stéphanie Motton, chirurgienne gynécologue spécialisée en oncologie au CHU de Rangueil (Toulouse), est très vite conquise par l’idée. Car le « Rugby à 5- Santé » ou « rugby à toucher » répond aux mesures de prescription de l’activité physique sur ordonnance.
Marquer des points contre la maladie
Militante convaincue de l’apport du sport en santé, la Dr Stéphanie Motton souligne que « la pratique régulière, pendant et après les traitements, améliore la qualité de vie et la tolérance aux traitements des malades. Elle réduit de 50 % les risques de mortalité et de 25 % les risques de récidive ». Mais la praticienne avoue aussi : « Je n’aurais jamais pensé au rugby si je n’avais pas été invitée à Marcoussis… », siège de la FFR. Dès son retour dans la capitale de l’ovalie, la spécialiste des cancers gynécologiques monte une équipe expérimentale avec d’autres oncologues, infirmiers et aides-soignants. Avec l’aide de la FFR, la première phase pilote est consacrée à promouvoir le « Rugby à 5 -Santé » au sein de l’Oncopôle de Toulouse. La suite du projet s’est concentrée sur la fidélisation à l’activité physique et la présentation de l’activité Rugby-Santé auprès des médecins prescripteurs.
Pionnière dans le domaine, l’association s’est structurée en club. Essai transformé en 2017 ! Toulouse accueille le premier Rubies (Rugby Union Bien Être Santé). Depuis, cette activité sportive adaptée à toutes les générations de patients atteints de pathologies chroniques, a essaimé dans l’hexagone.
« Une discipline accessible à tous, sur prescription médicale et parfaitement adaptée au Sport Santé »
Règles de jeu et encadrement spécifiques
Exit les contacts violents ! Plaquage, mêlée ou jeu au pied n’existent pas dans les règles du « Rugby à 5 » ou « à toucher » appliquées par les Rubies. Sur le quart d’un terrain classique, le plaquage est remplacé par un touché des deux mains. Autorisé entre le bassin et les épaules. « Pour stopper la personne qui a le ballon, il faut simplement la toucher. Et pas besoin de se baisser pour aplatir le ballon et marquer. Il suffit de rentrer dans la zone d’essai », souligne Théo Bouladou, salarié du club de Toulouse. Il assure chaque mardi et jeudi, midi et soir, des séances d’entraînement pour les 35 patients concernés par le sport sur ordonnance. À l’image de la pratique classique, le but est bel et bien d’inscrire plus d’essais que les adversaires. Mais ici, pour les équipes mixtes de cinq à huit joueurs, tout se joue sur les passes et les stratégies d’évitement. « Une discipline accessible à tous, sur prescription médicale et parfaitement adaptée au Sport Santé », rassure encore Théo Bouladou passé par la filière universitaire STAPS -APAS (Activité physique adaptée et santé). De son côté, la FFR forme aussi des éducateurs et des entraîneurs à la pratique du « Rugby à 5 Santé » via un brevet fédéral.
Et si le plaisir des Rubies est évident sur le terrain, il sera ravivé ce soir, dernière journée du Tournoi des 6 Nations. Pas question de rater le match qui oppose la France à Angleterre…
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