Lors du pic de circulation du mpox (anciennement appelé variole du singe) en France en 2022, le déploiement rapide (cinq semaines) de la vaccination antivariolique (MVA-BN, commercialisé sous le nom d’Imvanex par le laboratoire Bavarian Nordic) a montré sa capacité à réduire le risque de mpox parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) qui prennent la prophylaxie pré-exposition (Prep). Plus précisément, la réduction de l’incidence a été estimée à 99 %.
Ces résultats ont été obtenus dans le cadre de Doxyvac, porté par l’Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales – Maladies infectieuses émergentes (ANRS-MIE). Commencé en 2021, cet essai visait initialement à améliorer la protection contre les infections sexuellement transmissibles (IST) chez les HSH sous Prep. Mais à la suite des recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS) émises en juillet 2022 sur la vaccination préventive, les chercheurs de l’Inserm, de l’AP‐HP, de l’université Paris-Cité et de Sorbonne Université ont exploré en parallèle l’impact du déploiement vaccinal rapide sur l’incidence de mpox dans cette population.
Zéro nouveau cas après cinq semaines de campagne vaccinale
Les résultats de cette étude ont fait l’objet d’une publication dans la revue The Lancet Regional Health‐Europe. La mise en place de la vaccination a été rapide : 86 % des 398 participants admissibles (sur les 472 inclus dans l’étude) avaient reçu au moins une dose du vaccin MVA‐BN au 20 septembre 2022. Entre le début du pic circulatoire (du 9 mai au 10 juillet) et la période de lancement de la campagne vaccinale (du 11 juillet au 20 septembre), le taux d’incidence du virus est passé de 67,4 pour 1 000 personnes-mois à 24,4 pour 1 000 personnes-mois, une réduction significative de près de deux tiers (64 %) entre les deux périodes.
Le dernier cas de mpox au sein des participants de l’essai a été signalé en semaine 33, soit cinq semaines après le début de la vaccination (le 20 septembre, fin de l’étude, était en semaine 38). On notera aussi que la vaccination infantile a été associée à une réduction de 85 % du risque d’infection (odds ratio [OR] =0,15). Parmi les 472 participants inclus dans l’analyse, 95 (soit 20 %) avaient été vaccinés contre la variole durant leur enfance. Seuls trois d’entre eux ont été infectés par le mpox durant l’essai.
Cette étude démontre l’intérêt du déploiement rapide de la vaccination antivariolique auprès des populations à risque d’infection par le virus mpox. Une telle campagne vaccinale pourrait s’avérer nécessaire dans les mois à venir en fonction de l’évolution de la circulation du virus sur le territoire. On notera toutefois que le sous-type de mpox, qui circule jusqu’ici en Europe, est de clade II. Celui qui inquiète aujourd’hui les autorités de santé, ayant dépassé les frontières de la République démocratique du Congo, est de clade I : il est possible que l’efficacité de la protection vaccinale soit différente.
Propagation de mpox : l’OMS invite les fabricants de vaccins à déposer des candidatures
En attendant la décision du comité d’urgence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la caractérisation de l’épidémie de mpox en Afrique ce mercredi 14 août, l’agence invite les fabricants de vaccins à soumettre des dossiers de candidature.
Actuellement, deux vaccins antivarioliques sont utilisés contre la maladie, tous deux recommandés par l’OMS : le MVA-BN (vivant atténué) et la combinaison de deux vaccins : LC16 (vivant à réplication minimale) + ACAM2000 (vivant réplicatif).
La détection en dehors de la République démocratique du Congo (RDC) de la nouvelle souche virale ayant émergé fin 2023 a poussé l’OMS à enclencher la procédure EUL (pour Emergency Use Listing) le 7 août pour autoriser d’autres vaccins contre le mpox.
L’EUL permet de délivrer une autorisation en urgence pour accélérer la disponibilité de produits médicaux sans licence, nécessaires en cas d’urgence sanitaire. Cette recommandation est temporaire et basée sur une approche d’évaluation de la balance bénéfices-risques, peut-on lire dans le communiqué de l’OMS. De fait, l’agence demande aux laboratoires de fournir des données solides pour assurer l’efficacité, la sûreté et la qualité des vaccins.
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