Le sous-variant BA.2 d’Omicron n’est sans doute pas beaucoup plus menaçant que sous-lignage initial BA.1. Si bien qu’une reprise épidémique due à BA.2 n’est sans doute pas à craindre rassure l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), dont le comité consultatif d’experts sur l’évolution du virus SARS-CoV-2 s’est réuni récemment.
Circulation en baisse malgré une transmissibilité accrue
Certes, dans un communiqué publié le 22 février, l’instance confirme que BA.2 présente une transmissibilité augmentée par rapport à la version initiale d’Omicron. « Des études ont montré que BA.2 détient un avantage de croissance par rapport à BA.1 », résume l’OMS. Une supériorité déjà fortement suspectée suite à la détection, au Danemark, d’un remplacement progressif du premier sous-lignage d’Omicron par BA.2, comme l’expliquait Santé Publique France le mois dernier.
Cependant, il semble que cet avantage de BA.2 ne soit pas suffisamment marqué pour faire craindre une reprise épidémique. « Cette différence de transmissibilité apparaît bien plus réduite, par exemple, qu’entre BA.1 et Delta », assure l’OMS. Aussi, même si la proportion de BA.2 semble s’étendre aux dépens des autres sous-lignages d’Omicron, BA.1 reste à l’heure actuelle majoritaire. Et ce, y compris en France, où BA.2 ne représentait que 10 % environ des cas selon les dernières estimations. Si bien que le nombre total de cas d’infection à Omicron enregistré dans l’Hexagone comme dans le monde semble toujours en baisse.
Pas de risque de réinfection après contamination par BA.1
De plus, tandis qu’un risque accru de réinfection a été évoqué devant les quelques mutations affectant la protéine Spike de BA.2, l’OMS apaise là aussi les craintes. Malgré des cas de réinfection par BA.2 documentés après une première contamination par BA.1, l’instance évoque des données de vie réelle plaidant au contraire pour une efficacité au moins temporaire de l’immunité naturelle contre BA.2. « Des résultats intermédiaires d’études de réinfection au niveau de la population suggèrent que l'infection par BA.1 offre une forte protection contre la réinfection par BA.2, au moins pendant la période limitée pour laquelle des données sont disponibles », rapporte l’agence.
Mais surtout, alors que la sévérité des infections liées à BA.2 pose encore question, l’OMS penche plutôt vers une pathogénicité équivalente à celle de BA.1. Le comité d’experts a analysé « des données de vie réelle concernant la gravité clinique [des infections à BA.2 observées] en Afrique du Sud, au Royaume-Uni et au Danemark ». Verdict : dans ces pays, « aucune différence de sévérité entre BA.2 et BA.1 n’a été détectée ».
Une sévérité similaire entre BA.1 et BA.2 ?
Toutefois, l’agence n’ignore pas des données moins optimistes, qui pourraient concerner en particulier les populations disposant d’une immunité naturelle ou vaccinale moindre. Car selon des études japonaises conduites chez des animaux (hamsters) ne disposant d’aucune immunité, « BA.2 [pourrait] provoquer une maladie plus grave que BA.1 », rapporte l’OMS.
Au total, devant ces signaux contradictoires, du fait de la transmissibilité accrue de BA.2 et bien que ce sous-variant ne semble pas constituer une menace imminente, l’OMS continue de prôner la prudence. Sans considérer BA.2 comme un variant à part entière, l’agence rappelle qu’Omicron et tous ses sous-lignages restent des VOC. « Le groupe [d’experts] souligne [par ailleurs] que BA.2 devrait continuer à être surveillé en tant que sous-lignage distinct d'Omicron par les autorités de santé publique. »
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