Le sous-lignage BA.2 d’Omicron est bien plus transmissible que le variant initial, déjà particulièrement contaminant. C’est ce que confirment des données préliminaires danoises publiées lundi dans Medrxiv.
Remplacement de BA.1 par BA.2 au Danemark
Pour rappel, trois sous-lignages d’Omicron circulent actuellement : BA.1, premier à avoir été détecté en Afrique du Sud, BA.2, identifié dès le 1er décembre, et BA.3, expliquait Santé Publique France mi-janvier lors de son point presse hebdomadaire. Jusqu’à mi voire fin janvier, le sous-lignage BA.1 apparaissait majoritaire partout dans le monde. Excepté au Danemark.
En effet, le pays a signalé une augmentation rapide de la proportion de cas de Covid-19 dus à des virus de la lignée BA.2. Autrement dit, « au Danemark, on observe un remplacement progressif de BA.1 par BA.2 », rapporte Santé Publique France. Un phénomène que les instances sanitaires locales ne parvenaient initialement pas à expliquer.
Dans ce contexte, le pays scandinave a lancé des investigations sur ce sous-variant, à la recherche de propriétés potentiellement problématiques en termes de transmissibilité, d’échappement à la réponse immunitaire ou de sévérité. Pour ce faire, des épidémiologistes se sont penchés sur les données correspondant à environ 18 000 cas d’infection à SARS-CoV-2 issues de la base de données de santé nationale danoise. Ils ont alors comparé « les dynamiques de transmission de BA.1 et BA.2 après la diffusion du variant préoccupant Omicron parmi les foyers danois de fin décembre à début janvier 2022 ».
BA.2 « une fois et demie » plus transmissible que BA.1
Résultat : « BA.2 est de façon inhérente substantiellement plus transmissible que BA.1 », concluent les auteurs. En effet, selon les chercheurs, le taux d’attaque secondaire (risque qu’un individu infecté de transmette le virus à un autre membre de son foyer au cours de la première semaine suivant la contamination) du sous-variant suspect est estimé à 39 %, contre 29 % pour BA.1. Ce qui revient à dire que BA.2 est une fois et demie plus contagieux que BA.1, souligne l’Autorité danoise de contrôle des maladies infectieuses (SSI) dans un communiqué.
Fait rassurant, ce constat « n'a pas été observée pour les cas primaires entièrement vaccinés et ayant reçu leur rappel », précisent les auteurs de l’étude.
Les épidémiologistes ne signalent par ailleurs pour le moment aucune augmentation de la pathogénicité ou des facultés d’évasion immunitaire du sous-variant. D’ailleurs, malgré la prégnance du sous-lignage BA.2 au Danemark, le pays a levé hier les restrictions liées au Covid-19.
Le sous-variant toujours minoritaire en France
Quoi qu’il en soit, BA.2 se répand dans le monde. En effet, dans son bulletin épidémiologique hebdomadaire, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) constate une nette augmentation des cas de Covid-19 dus à ce sous-lignage. Si bien que le sous-variant aurait été détecté dans une soixantaine de pays. « Des séquences désignées BA.2 ont été soumises au GISAID [Global Initiative on Sharing Avian Influenza Data] par 57 pays à ce jour », rapporte l’instance.
Dans l’Hexagone, le sous-variant BA.2 apparaîtrait toujours minoritaire. « BA.2 est très peu détecté (0,3 % lors de l’enquête Flash du 3 janvier pour 68 % de BA.1, [et] 1 % lors de l’enquête Flash du 10 janvier pour 94 % de BA.1) », précise en effet Santé Publique France dans sa dernière analyse de risque sur les variants émergents du SARS-CoV-2.
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